Une équipe de chercheurs du CHU de Strasbourg et de l’Institut Pasteur vient de publier une étude qui donne de premiers éléments de réponse. L’étude a été réalisée auprès du personnel hospitalier des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. 160 personnes, atteintes de formes mineures de la maladie Covid-19 (prouvée virologiquement), ont été incluses. Les analyses sérologiques comprenaient une détection des anticorps par deux techniques différentes, ainsi qu’une mesure de l’activité neutralisante des anticorps par un test dit de neutralisation de pseudovirus. Les résultats ont mis en évidence que des anticorps contre le Sars-CoV-2 étaient présents chez pratiquement tout le personnel hospitalier testé préalablement positif par PCR. Les proportions étaient de 95,6% et 99,4% avec chacune des deux techniques employées. Le délai médian entre l'apparition des symptômes et le test était de 24 jours (entre 13-39 jours). En outre, des anticorps neutralisants ont été détectés chez la majorité des patients : 79%, 92% et même 98% des échantillons prélevés, respectivement 13-20, 21-27 et 28-41 jours après le début des symptômes. « On savait que les personnes atteintes de formes sévères de la maladie développaient des anticorps dans les 15 jours qui suivaient le début des signes. On sait maintenant que c’est également vrai pour ceux qui font des formes mineures, même si les taux d’anticorps sont vraisemblablement plus faibles », commente Arnaud Fontanet, un des auteurs de l’étude et responsable du département santé globale à l’Institut Pasteur. Ces données vont aussi dans le sens d’une immunité protectrice, au moins à 40 jours. « L’objectif maintenant est d’évaluer sur le long terme la persistance de la réponse anticorps et sa capacité de neutralisation associée chez ces personnels soignants », déclarent Timothée Bruel et Olivier Schwartz, respectivement chercheur et responsable de l’unité virus et immunité à l’Institut Pasteur. « Ces résultats sont également une bonne nouvelle pour les futures stratégies vaccinales », ajoute le Pr Samira Fafi- Kremer, chef du service virologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg et première auteure de l’étude.
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