Après l’identification d’un possible problème avec la mousse insonorisante, l’entreprise Philips avait annoncé en juin dernier le rappel mondial de certains appareils de ventilation, utilisés à domicile par des patients souffrant d’apnée du sommeil ou nécessitant une assistance respiratoire, et s’était engagée à remplacer les appareils défectueux en France. En effet, le groupe avait constaté que des particules de cette mousse avaient pu être inhalées voire ingérées par des patients, provoquant divers effets : maux de tête, irritations. Un risque de cancer à long terme avait également été mis avant. Pourtant, déplore l’agence nationale de sécurité du médicament, le plan de remplacement "a très peu progressé". "Au 4 février 2022, Philips a remplacé seulement 7% des appareils défectueux", note-t-elle dans un communiqué du 8 février, à l’issue d’une réunion organisée la veille avec les représentants de patients, les soignants et les prestataires de santé à domicile. L’ANSM fait ainsi savoir qu’elle veut contraindre Philips à accélérer le remplacement de ces machines. Elle appelle également les prestations de soins à domicile à informer les patients concernés (370.000 au total) de la décision de police sanitaire qu’elle compte prendre dans les tout prochains jours. Laissant entendre que le groupe risque des poursuites pénales. Néanmoins, ajoute-t-elle, les patients ne doivent pas mettre fin à leur traitement. "L'arrêt du traitement présente un risque avéré à court terme, par exemple une aggravation de l'insuffisance respiratoire", prévient l’agence, qui organisera prochainement une réunion d’information à destination de tous les publics. Pour l’heure, le risque de cancer lié à l’utilisation de ces appareils n’est pas "avéré", d’après les premières données disponibles. L’ANSM précise qu’elle réunira bientôt un comité d’experts (professionnels de santé, scientifiques et associations de patients) afin d’évaluer les "risques potentiels" liés à cette utilisation, et, si besoin, de faire "évoluer les conduites à tenir". Elle annonce également qu’elle envisage de lancer une étude épidémiologique indépendante à partir des données collectées par les prestataires de santé à domicile et celles du système national des données de santé (SNDS).
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