IRM.

Des IRM et des scanners la nuit et le week-end : comment ce centre d'imagerie tient sa "promesse" d'un rendez-vous en 48 heures

Le groupe Olympe Imagerie situé en Ile-de-France, propose depuis environ cinq ans, des horaires atypiques aux patients pour la réalisation d’examens d’imagerie. Une offre qui répond notamment à la problématique de désertification médicale, mais qui implique une organisation précise.  

10/05/2024 Par Laure Martin
IRM.

Un rendez-vous pour un scanner ou une IRM à 3 heures du matin en semaine, c’est possible. Tout comme le dimanche matin à 10 heures. Plutôt que de faire entrer les patients dans les cases des horaires standards de rendez-vous à savoir, en général, entre 9 heures et 19 heures, le groupe Olympe Imagerie a décidé d’adapter à la demande, l’ouverture de ses centres, situés dans les Hauts-de-Seine et en Essonne. L’élargissement des plages horaires a été progressive ces dernières années, avec dans un premier temps, le dimanche en journée, suivi des soirs de la semaine de 21 heures à minuit, puis toute la nuit, en fonction des besoins. 

Cette offre participe aussi à une optimisation du temps de travail des radiologues. "A l’hôpital privé d’Antony, où se trouve notre centre d’imagerie médicale initial, nous sommes tenus d’assurer une permanence des soins pour les urgences, explique le Dr Alexandre Schull, l’un des quatorze radiologues libéraux associés du groupement. Quitte à être présents pour les urgences, nous avons pensé optimiser notre temps en proposant des plages de consultation à des patients externes."

 

Un agrandissement du groupe

Pour concrétiser cette volonté, l’équipe a dû mettre en place une organisation à plusieurs niveaux. "L’évolution actuelle de la radiologie présente des similitudes avec celle de la biologie médicale, souligne le radiologue. Face à la financiarisation du secteur, nous avons souhaité rester maîtres de notre outil de travail, ce qui a impliqué notamment l’agrandissement de notre groupe." Si jusqu’en 2019, Olympe Imagerie était mono-site avec le centre d’imagerie d’Antony, les radiologues ont commencé à se structurer, sous l’impulsion de leur président, en rachetant le centre d’imagerie de l’hôpital privé Jacques Cartier à Massy (Essonne) en 2022, puis en ouvrant un nouveau centre à Dourdan (Essonne) en 2023.

Ces investissements ont permis une montée en puissance du groupe, qui a ainsi pu recruter du personnel sans difficulté. Ils sont aujourd’hui 150 manipulateurs en électroradiologie médicale, aides manipulateurs radio ou encore secrétaires. "Parmi eux, nombreux sont ceux à souhaiter travailler la nuit ou les weekends pour des raisons personnelles et financières puisqu’ils sont rémunérés en conséquence", précise le Dr Schull. Les médecins associés, collaborateurs ou remplaçants, payés à l’acte, appliquent quant à eux, une majoration de nuit et des dépassements d’honoraires.  

 

Une logistique à plusieurs niveaux  

Pour garantir la fluidité du fonctionnement des différents sites, "une équipe de cadres s’occupe de la gestion des plannings à la fois des paramédicaux et des médecins", indique le radiologue. Ils élargissent l’amplitude horaire des prises de rendez-vous au fur et à mesure que les créneaux déjà ouverts se remplissent. "A titre d’exemple, nous disposons de trois IRM au centre d’imagerie médicale d’Antony, rapporte le Dr Schull. Nous commençons donc par remplir les créneaux du premier et lorsqu’ils sont tous fixés, nous ouvrons des disponibilités pour le deuxième et ainsi de suite, ce qui conduit à cette large amplitude."

Mais une subtilité doit être prise en compte par les cadres : les spécialités des radiologues pour la réalisation des imageries, et donc l’ouverture de créneaux en conséquence. L’équipe a également développé une solution de télémanipulation, permettant aux manipulateurs radio de prendre le contrôle, à distance, des machines d’imagerie, afin de mener plusieurs examens simultanément.  

 

Une organisation qui séduit

Cette offre répond à une réelle demande des patients franciliens, mais aussi des provinciaux confrontés, en raison des déserts médicaux, à des délais d’attente relativement longs pour des prises de rendez-vous, "générant une perte de chance pour la détection des pathologies ", souligne le Dr Schull avant d’ajouter : "Notre organisation nous permet de tenir notre promesse d’obtenir un rendez-vous sous 48 heures maximum, là où les délais moyens pour une IRM en Ile-de-France est d’environ 20 jours et que dans certaines régions, ils atteignent parfois plusieurs mois*." La localisation géographique des sites présente également un réel avantage ; les cliniques étant situées en dehors de Paris et à proximité de l’aéroport d’Orly, les patients n’ont donc pas à entrer dans la capitale pour passer des examens.   

 

* Rapport de la Cour des comptes de 2016. 

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Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

12 commentaires
Photo de profil de Olivier Camagna
516 points
Débatteur Renommé
Médecins (CNOM)
il y a 7 mois
Les patients sont un peu surpris d’avoir des rdv à minuit, 2h ou 4h du matin mais finalement sont content d’avoir un RDV rapide, pas d’embouteillages et même pouvoir se garder gratuitement! Ceux qui
Photo de profil de François  Durepaire
3 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 6 mois
Cela semble être une bonne solution pour le moment.A condition que la structure capitalistique soit bien verouillée pour éviter une prise de contrôle par un fonds qui remplacera la moitié des radiolo
Photo de profil de Julien Charlier
134 points
Médecins (CNOM)
il y a 7 mois
Je pensais que l'on ne pouvait pas facturer des dépassements de soirée/nuit et we en dehors du cadre de l'urgence. Il y a un pédiatre de mon secteur qui a été condamné car il appliquait une majoration
 
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