Maternités : sans réforme, le système va "au naufrage", alertent des médecins
"Il est impératif de repenser et de réorganiser notre système de soin périnatal, car, aujourd'hui, tous les indicateurs sont au rouge", s'alarme la Société Française de Médecine Périnatale (SFMP) dans une tribune publiée par Le Monde, ce samedi 4 mars.
Dans ce texte, “gynécologues-obstétriciens, pédiatres néonatologues, anesthésistes-réanimateurs, sages-femmes, puéricultrices, psychiatres, psychologues”, s’inquiètent particulièrement de la hausse de la mortalité infantile lors de la dernière décennie qui place le pays au 25e rang européen quand en 2012, la France était en 2e position. “Le taux de mortalité infantile, marqueur essentiel du progrès médical et social, est en hausse depuis 2012 après avoir baissé pendant plus de deux siècles”, pointent-ils notamment. "Quand on connaît la situation des maternités, comment ne pas faire le lien entre ces indicateurs alarmants et la dégradation des conditions de travail ?" interrogent aussi ces médecins et l’association “SOS Préma”.
Les signataires rappellent aussi les conditions de travail difficiles des soignants du périnatal. “La plupart des soignants des maternités et des services de néonatologie travaillent plus de 50 heures par semaine, près de la moitié font au moins cinq gardes de 24 heures par mois. Conséquences : les professionnels chevronnés quittent l’hôpital, délaissant le soin mais aussi la recherche et la formation (indispensables à l’avenir de la médecine périnatale), et les jeunes désertent la périnatalité”, écrivent-ils, tout en dénonçant le recours toujours plus important aux vacataires et aux intérimaires.
Quelques jours après la publication dans la presse des conclusions d'un rapport présenté à l'Académie de médecine qui propose de réduire de 20% le nombre de maternités en France, les auteurs de la tribune appellent les pouvoirs publics à mettre fin à leur "inertie" et demandent que le système de soin périnatal soit repensé "de façon globale, réaliste et cohérente". "Les plateaux techniques doivent être regroupés dans des maternités mieux équipées et informatisées qui accueillent plusieurs niveaux de soins et offrent des conditions de travail permettant d'accompagner les patientes et leurs enfants en toute sécurité et dans la bientraitance", jugent les co-signataires.
Ce "regroupement des plateaux techniques" qui se traduira par des fermetures de maternité "doit être accompagné par la multiplication des centres périnatals de proximité (CPP)", ajoutent-ils. Ils demandent notamment au Gouvernement de mettre en place des assises nationales de la périnatalité. Conscientes du caractère politiquement sensible des fermetures de maternité, elles en appellent à une "prise de conscience des enjeux par la population" qui seule "peut permettre d'éviter le désastre".
[avec Le Monde et AFP]
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