Depuis la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué le 27 juin dernier à Nanterre par un policier, la France est le théâtre de violences urbaines. Durant plusieurs nuits d’émeutes, des incendies, pillages, dégradations ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, ainsi que des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants. Bien que depuis deux nuits, on constate une "désescalade".
Ces violences n’ont "pas épargné les professionnels de santé", a déploré le DG de la Cnam, Thomas Fatôme, dans un message publié sur son compte LinkedIn. Le cabinet d’un médecin généraliste a été entièrement brûlé dans la nuit de jeudi à vendredi dernier à Charleville-Mézières (Ardennes). La même nuit, une trentaine d’émeutiers ont pénétré aux urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. La veille, le "bus du cœur des femmes" a été incendié à Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Outre les bâtiments administratifs, notamment les mairies, les officines ont été particulièrement ciblées. "A ce jour, au moins une trentaine de pharmacies ont fait l’objet de dégradations et des pharmaciens ont été agressés, alors même que ces officines jouent un rôle clé de proximité, en dispensant les médicaments, en accompagnant les patients, et en contribuant aux soins de premier recours", a dénoncé Thomas Fatôme.
Jugeant ces actes "inadmissibles", le DG de la Cnam a tenu à les condamner fermement, apportant "tout [son] soutien à la profession".
Les gardes suspendues jusqu'à nouvel ordre dans plusieurs villes de l'Oise
Dans l’Oise, alors qu’au moins trois officines ont été visées, l’ARS a pris la décision d’interdire l’ouverture des pharmacies de garde, de 19 heures à 9 heures le lendemain matin, dans plusieurs quartiers dits sensibles de Creil, Compiègne ou encore Beauvais. Selon nos confrères du Parisien, cette consigne est appliquée depuis ce vendredi 30 juin et jusqu’à nouvel ordre.
"C’est une situation vraiment exceptionnelle, a indiqué Antoine Darras, le président du syndicat des pharmaciens de l’Oise, au journal. C’est la première fois qu’on demande à un pharmacien de ne pas faire de garde [...] Beaucoup de collègues qui nous ont appelés n’étaient pas rassurés à l’idée de faire leur garde, après une journée travaillée et avant d’enchaîner le lendemain…"
Les patients sont invités à se rendre dans une autre pharmacie de garde de leur secteur, parfois située à plusieurs kilomètres de chez eux.
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