"Ce qui va se passer en phase 3 n'est pas anticipé au niveau des professionnels de santé", regrette Claude Leicher, président de la Fédération des communautés professionnelles territoriales de santé (FCPTS). Si cette étape devrait être atteinte dans "quelques jours, une ou deux semaines maximum", selon le professeur de médecine Jean-François Delfraissy, la FCPTS ne compte pas attendre pour organiser la médecine de ville. Au vu du nombre croissant de cas, la fédération assure que la prise en charge des patients non graves va nécessairement basculer à domicile. "Il faut absolument que nous nous organisions, que nous utilisions le maillage territorial", alerte Claude Leicher. Dans un communiqué publié jeudi 5 mars, la FCPTS appelle donc les 500 communautés professionnelles territoriales de santé en projet ou actives "à organiser rapidement des rencontres pluriprofessionnelles". Trois objectifs sont exposés : préparer la prise en charge coordonnée des patients infectés, organiser la protection des personnes les plus fragiles prises en charge pour la plupart à domicile, et prévenir au maximum les risques sanitaires pour les professionnels de proximité."
Selon la FCPTS, les professionnels de proximité n'ont pas été suffisamment impliqués lors de la phase 1 et de la phase 2. "Nous sommes intervenus dans la régulation du Samu, dans les maisons de garde… Mais il n'y a pas eu d'anticipation [pour la phase 3, ndlr] et de prévention populationnelle vis-à-vis des soins primaires", regrette le président de la fédération. C'est pourquoi les professionnels se sont organisés "entre eux, et avec les structures hospitalières". À quelques jours, voire semaines, du déclenchement de la phase 3 de l'épidémie, la FCPTS appelle à continuer ce mouvement et à informer la population. "Il faut changer de braquet", explique Claude Leicher. Dénonçant "le manque de moyens", masques, gels, il demande que tous les professionnels de proximité soient munis de matériel de protection. "Si les professionnels de santé tombent comme des mouches, ce sera un véritable danger pour la population", assure le président. Grand enjeu de la phase 3, Claude Leicher insiste également sur la nécessité de "protéger l'hôpital" qui "doit être réservé aux signes de gravité". Plusieurs propositions ont été formulées par la FCPTS en ce sens :
- Renforcer la coopération ville-hôpital avec un partage de protocoles de prise en charge ou sans hospitalisation et mise en commun des procédures d'évaluation de la gravité.
- La mise en place, dans chaque CPTS, d'une "information à la population" selon plusieurs principes comme "ne pas se déplacer aux urgences" ou encore privilégier "le 15 uniquement pour les situations graves".
- Une évolution de la capacité de réalisation des tests de diagnostic dans d'autres lieux que l'hôpital.
Sur ce dernier point, le Gouvernement a annoncé que les laboratoires de ville ont depuis le 8 mars la possibilité de réaliser les tests diagnostiques d'infection au Sars-Cov-2.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus