SPS : en 2022, des appels encore en hausse, provenant surtout de médecins et d’infirmières
6 987 appels en 2022, dont un peu moins de 20% (1 268) en provenance des Antilles. L’activité du numéro vert de l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) – 0 805 23 23 36 – a connu une hausse de 11% par rapport à 2021 (6 294 appels), précise un communiqué de SPS publié le 16 mars dernier. En 2022, près d’un quart des appels ont été passés la nuit et 11% ont eu lieu le dimanche. 4 840 appels (soit 70%) ont duré plus d’une minute. "Ces échanges longs, de 25 minutes en moyenne, ont représenté 13 appels par jour", précise l’association, ajoutant que 3,5% de ces appels se sont prolongés au-delà d’une heure. "Les appelants étaient en majorité des femmes (65%). Le tiers avaient une activité salariée (34%) et 6% exerçaient en libéral", précise SPS.
Une réorientation a été mise en place dans plus de la moitié des cas : vers un psychologue (23%), vers le médecin traitant (9%), vers le psychiatre (7%), vers les services ou structures en lien avec le travail (5%). D’autres organismes ont été également sollicités : le réseau Souffrance et travail, le Service social des universités, le service d’aide aux victimes, ou encore Fil santé jeune…
Certains métiers sont particulièrement concernés : les infirmières (13%), les aides-soignantes (12%) et les médecins (6%). Si 76% des professionnels qui ont eu recours à ce numéro vert étaient salariés, 74% d’entre eux étaient des femmes… De plus, le numéro a été sollicité par 40% d’étudiants dont 86% ne suivaient pas des études en santé (37% en 2021). "Ces chiffres traduisent une forte hausse des jeunes appelants qui étudient hors du champ de la santé", note SPS.
À elle seule, l’Île-de-France a comptabilisé 30% des appels, un chiffre en hausse par rapport à 2021 où ils n’étaient qu’un quart à provenir cette région, précise le communiqué. Viennent ensuite les régions Auvergne-Rhône-Alpes (11% d’appels), Nouvelle-Aquitaine (10%), Paca (10%) et Occitanie (9%).
Pour ce qui est du motif des appels, les causes d’ordre personnel (cause familiale, problèmes de santé...) et professionnel (épuisement, conflits, démotivation...) sont en augmentation par rapport à 2021 : 42% contre 37% et 22% contre 19% respectivement. SPS note également la hausse d’autres motifs : le parcours étudiant (11% contre 9% l’an dernier), ou encore le stress et l’anxiété liée à l’avenir (5% vs 2%). Les professionnels de santé, pour leur part, font appel à la plateforme d’abord pour des raisons professionnelles (42%), puis pour des causes personnelles (39%). "Ceux qui se rapportent à des ressentis de discrimination/harcèlement, au stress et à l’anxiété liée à l’avenir ont doublé", alerte l’association, ajoutant que pour les étudiants, en 2022 comme en 2021, "leurs demandes d’écoute ont été motivées par des situations personnelles dans 50% des cas, mais aussi par des problèmes liés au parcours étudiants (27%)".
Sur l’ensemble des appels recueillis par le numéro vert, 37% ont été classés en grade 1 ("anxiété plus ou moins addiction") et 18% en grade 2 ("dépression plus ou moins addiction"). Neuf appels ont concerné une situation de grande urgence ("risque de passage à l’acte imminent", grade 5), dont 7 venant de professionnels de la santé... Ils étaient dix l’an dernier : 7 appels venant d’étudiants et 3 des professionnels de la santé.
Un numéro vert, 7h/7, 24h/24
L’association SPS propose un numéro vert (0 805 23 23 36), également disponible via l’application Asso SPS – "gratuit, anonyme et totalement confidentiel, avec 100% de décrochés". Il s’appuie sur plus de 100 psychologues formés "pour accompagner et soutenir les personnes en souffrance, briser l’isolement associé à leur détresse, mais aussi apporter une réponse rapide et efficace à ceux qui sont en grande situation d’urgence", souligne l’association. Depuis sa mise en place en 2016, le numéro a enregistré 23 579 appels. Un nombre en hausse depuis 2020 et la pandémie de Covid-19 : environ 6 500 en moyenne.
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