Obliger tous les Français à se faire vacciner contre le Covid : urgence sanitaire ou mesure délétère?

15/12/2021 Par Sandy Bonin & Louise Claereboudt

Alors que la 5e vague de Covid sévit en Europe, et que le variant Omicron menace de se déployer massivement, certains pays ont fait le choix d’obliger leur population à se faire vacciner. C’est le cas de l’Autriche par exemple, où la contestation ne faiblit pas depuis plusieurs jours. En France, le Gouvernement n’a pas opté pour cette solution, préférant l’incitation à l’obligation. Mais la mesure fait de plus en plus débat. Alors faut-il l'appliquer ? Egora a posé la question au Pr Emmanuel Hirsch, professeur en éthique médicale, et au Dr François Bourdillon, ancien directeur de Santé publique France.  

"L'obligation vaccinale nous a sorti de toutes les épidémies" 

Propos recueillis par Sandy Bonin Le Dr François Bourdillon a été directeur général de Santé publique France, l'agence nationale de santé publique de 2016 à 2019. Ce médecin défend l'obligation vaccinale. C'est le rôle du politique de protéger les citoyens estime-t-il.   Egora.fr : Nous sommes en plein dans la cinquième vague, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé un durcissement de certaines mesures barrières et l'ouverture de la vaccination des enfants sur la base du volontariat. Qu'en pensez-vous ? 

Dr François Bourdillon : La vaccination des enfants a eu son autorisation de mise sur le marché. Elle est en cours dans un certain nombre de pays, notamment en Amérique du Nord. Aux Etats-Unis, il y a déjà près de deux millions d'enfants vaccinés.  

On constate aujourd'hui que l'incidence en primaire est très importante, elle est de l'ordre de 900 pour 100.000. Le virus circule beaucoup. Il y a 132 enfants hospitalisés actuellement en France [en date du 7/12/21], ce qui est quand même beaucoup. Il y en a eu plus d'un millier depuis le début de l'épidémie. Vacciner les enfants me paraît totalement justifié.  

 

Mettre en place une obligation vaccinale pour les enfants, serait-ce envisageable ? La balance bénéfices/risques pour les enfants pose question… 

Mon constat est que le virus circule, qu'il faut protéger les enfants, que nous avons un vaccin dont la pharmacovigilance montre peu d'effets indésirables. La balance bénéfices/risques est donc plutôt en faveur de la vaccination. De la proposer au titre du volontariat chez les enfants et en particulier chez ceux qui présentent des comorbidités est une excellente décision. J'espère qu'elle aura un effet d'entraînement. 

 

Qu'il s'agisse des enfants ou des adultes, les mesures gouvernementales vous semblent-elles suffisantes ?  

La politique vaccinale du Gouvernement, avec la création du pass sanitaire et l'effet d'entraînement qui a été donné, a été extrêmement positive. Maintenant on est à 75% de la population qui est protégée et on voit bien que les 25% restants permettent à l'épidémie de flamber. Une vaccination est faite pour protéger les individus, éviter les transmissions et maintenir le fonctionnement socio-économique du pays. Nous en sommes à la cinquième vague. Heureusement que nous avons le vaccin, mais aujourd'hui ça n'est pas suffisant.  

Je note que dans les hôpitaux, les médecins enragent de voir...

des jeunes et moins jeunes hospitalisés en réa alors que nous disposons de moyens pour éviter cela. Nous sommes en train de dépasser les 10.000 personnes hospitalisées, c'est énorme. Je me dis qu'à un moment, le rôle de l'État est de protéger la population.  

Peut-être faut-il envisager l'obligation pour protéger les gens. Je dis cela parce que je suis médecin. Voir tant de personnes hospitalisées, avec potentiellement des séquelles graves ou un Covid long n'est plus possible. Lorsque l'on regarde l'histoire, à chaque fois que nous sommes sortis d'une épidémie, c'est passé par l'obligation vaccinale. Il n'y a pas un cas où cela n'a pas été fait.  

L'obligation vaccinale des moins de deux ans, qui date du Gouvernement en poste, s'est très bien passée. On a très vite atteint un niveau d'immunité collective correct. Avant nous avions une épidémie de rougeole qui flambait avec des enfants hospitalisés, des méningites et quelques décès. 

 

Comment aller au-delà de cette défiance des Français, dont certains n'acceptent déjà pas le pass sanitaire ? Comment rassurer les Français qui estiment qu'il n'y a pas assez de recul sur les vaccins ? 

La défiance s'est considérablement améliorée en un an. L'efficacité du vaccin a permis de ramener beaucoup de confiance. Il reste une défiance, mais à un moment on ne va pas laisser les hôpitaux être débordés et des personnes mourir. Nous avons une responsabilité en tant que soignants. La santé publique est de cette responsabilité collective de protéger la population. Il faut aller plus loin. Il faudra probablement le faire de manière progressive. Je note avec intérêt qu'un certain nombre de pays, comme l'Autriche, l'Allemagne ou la Grèce pour les plus de 60 ans, sont passés du côté de l'obligation vaccinale. Je me demande si aujourd'hui, il ne faudrait pas également rendre l'obligation vaccinale pour les plus de 60 ans, quitte à, dans un second temps, élargir cette obligation.  

 

Concrètement, comment mettre en place une obligation vaccinale ? Comment contrôler ? 

Il y a trois possibilités. Il y a l'amende. C'est ce que fait l'Autriche. Les gens sont convoqués, s'ils ne sont pas vaccinés, il y a une amende. Il y a également des procédures qui touchent les fonctionnaires et salariés. Ceux qui ne sont pas vaccinés ne peuvent pas continuer à travailler. Et il y a ce qui est déjà en vigueur sur les enfants, avec la vaccination indispensable pour s'inscrire à l'école ou à la crèche. L'objectif n'est pas tant le bâton. L'objectif est de montrer la détermination. C'est ça la politique.   

 

Obliger les Français à se faire vacciner n'est-il pas une manière de les déresponsabiliser sur leur propre santé ?  

Oui, on peut toujours dire cela. Mais en lisant la presse comme Le Parisien ou La Provence, on découvre des témoignages de personnes jeunes hospitalisées à...

cause du Covid et qui disent, "si j'avais su je me serais fait vacciner". Il y a un moment il faut protéger les gens malgré les mouvements d'opinion qui sont dans le déni et la toute-puissance. Surtout que nous avons un vaccin. Nous n'avons pas eu cette chance là pour le Sida. On ne peut pas laisser autant de décès sans rien faire. Il y en a déjà eu 120.000 dans notre pays, c'est beaucoup.  

 

Est-ce pertinent de rendre la vaccination obligatoire alors que les variants se multiplient et qu'on ne connaît pas l'efficacité des vaccins sur les derniers arrivés, comme Omicron notamment ? 

Nous avons en France du Delta de manière majoritaire et le vaccin est efficace sur ce variant. Il faut attendre d'avoir des informations sur Omicron et savoir si le vaccin est efficace. Nous avons la chance d'avoir un vaccin à ARN qui potentiellement peut être modifiable pour prendre en compte une mutation si elle le devait. Le Dr Anthony Fauci aux Etats-Unis n'avait pas l'air si inquiet que cela sur le variant Omicron en termes de gravité. Je ne parle pas de la transmission. L'efficacité du vaccin n'est pas totale sur la transmission, mais elle la réduit considérablement. Pour lutter contre les variants, plus il y aura de personnes vaccinées, moins il y aura de virus. On ne peut pas se permettre d'avoir autant de virus qui circule. Cela fait le lit des variants. Encore une fois, c'est une responsabilité collective de casser les chaînes de transmission. On est dans une phase épidémique et il faut se protéger. 

 

Vous pensez que l'obligation vaccinale est le seul moyen de sortir de l'épidémie ? 

Nous sommes à 75% de vaccination chez les plus de 12 ans, on voit bien que la transmission continue, essentiellement chez les non vaccinés. Aujourd'hui en réanimation chez les moins de 65 ans, 90% sont des non vaccinés [source BEH]. A un moment, on voit que l'on a atteint le plafond de verre. La question est désormais de toucher ceux qui ne sont pas allés se faire vacciner et qui sont dans le déni et la toute puissance ou qui sont soumis au discours antivax. Je pense que seule l'obligation permettra d'atteindre les 95%, qui est le chiffre souhaité en termes de couverture vaccinale. Le R zéro est presque à 1,60, ça veut dire que la progression est exponentielle. Il faut absolument réagir. Personne ne veut être reconfiné de nouveau. Les commerces ne veulent pas être refermés, les gens veulent sortir au spectacle. Il faut avoir cette vision collective.  

Il faut montrer la volonté de la société. Le discours politique est très important dans ce domaine. On l'a vu avec la mise en place du pass sanitaire par le Président. Cela a eu un effet d'entraînement. Si le politique prend cette décision, je suis certain qu'on augmentera très sensiblement la couverture vaccinale des Français.  

 

Nous sommes en pleine période pré-électorale, pensez-vous que le politique aura le courage de faire de telles annonces ?  

Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est que c'est plus facile en post-électoral. Cela a été le cas pour les enfants de moins de deux ans puisque ça avait été mis en place juste après l'élection du Président Macron. Inversement une cinquième vague de l'ampleur que nous sommes en train de vivre est aussi un élément extrêmement incitateur...

pour un politique. Cela permet de dire qu'il prend les mesures pour protéger les Français et faire en sorte que les hôpitaux ne soient pas submergés. Il y a un moment, il faut prendre la mesure de ce poids sur les hôpitaux. Il faut absolument réussir à casser la transmission et donc réagir. 

 

 

    

"La vaccination obligatoire serait un indicateur de l’impuissance du pouvoir de faire autrement"

Propos recueillis par Louise Claereboudt   Le Pr Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à l'Université Paris-Saclay, appelle à une forme d’évolution des stratégies gouvernementales de lutte contre l’épidémie de Covid-19. Face à la défiance grimpante d’une frange de la population, il plaide pour le renforcement de la cohésion sociale et alerte sur les risques d’une éventuelle généralisation de l’obligation vaccinale pour la démocratie.     Le Gouvernement n’a pas décrété l’obligation vaccinale pour tous, mais en pleine 5e vague épidémique et à l’approche des fêtes, la question fait de plus en plus débat. Le comprenez-vous ? 

Pr Emmanuel Hirsch : Dès qu’on a vu qu’il y aurait des vaccins sur le marché, on aurait dû anticiper la question de l’obligation. A ce moment-là, le chef de l’Etat avait dit que la vaccination ne serait jamais rendue obligatoire. Nous étions dans un contexte de manque de doses. Cela ne nous permettait pas de nous fixer des objectifs systématiques. C’est pour cela que nous avons priorisé les personnes les plus vulnérables dans un premier temps. L’approche a été conjoncturelle. Aujourd’hui, on est toujours dans quelque chose d’expérimental – car il s’agit d’une situation tout à fait inédite, évolutive, pleine d’incertitudes. Et je crois qu’on adapte les réponses à l’intensité de la menace.   Je comprends la tension qu’il y a entre, d’une part, des mesures qui pourraient être considérées comme extrêmes au regard des libertés individuelles et, d’autre part, l’intérêt général, l’intérêt supérieur en termes de santé publique. Si l’on ajoute à cela le contexte fragile lié aux 19 mois de pandémie - fragilité notamment des valeurs démocratiques à l’approche de l’échéance présidentielle - on imagine la complexité qu’il y a à imposer une mesure aussi extrême.  Il y a une symbolique de la vaccination obligatoire. 

 

Ce serait-ce contre-productif d’imposer la vaccination ? 

La question est de savoir si les 6 ou 7 millions de non vaccinés se feraient vacciner s’ils en étaient contraints… Certaines personnes qui doutent peuvent se dire que si c’est inscrit dans la loi, c’est qu’il faut le faire. La difficulté est de savoir comment communiquer dans des domaines complexes, qui touchent à la fois l’intime et l’intérêt général. On n’a pas porté suffisamment l’attention au départ sur les modalités d’une communication loyale avec la société. On est partis dès le départ avec de la défiance. Dans une crise sur le long terme, le politique a cette responsabilité de ne pas être uniquement témoin de l’ébranlement de la société. Toute décision dans un contexte aussi difficile a un coût : moral, éthique, politique. 

La vaccination obligatoire serait un indicateur de l’impuissance du pouvoir de faire autrement. Et puis, si on entre là-dedans, il y aura sans doute d’autres obligations : on peut imaginer l’assignation à résidence des personnes qui ne seraient pas vaccinées. Au nom de quoi laisserions-nous des personnes non vaccinées circuler ? Cela pose d’autres questions d’ordre éthique : si demain une personne vaccinée a besoin d’aller en réa et une personne non vaccinée en a également besoin, est-ce qu’on va prioriser celle qui a accepté les règles imposées ? On entre dans un moment de dilemme avec un risque de rupture, de dissensus et de fragilisation de la société dans un contexte de peur de cet autre qui peut être contaminant. On pourrait arriver à une crise politique, et craindre...

des vagues déferlantes sur la vie démocratique. 

 

L’obligation vaccinale des soignants a fait couler beaucoup d’encre notamment en Outremer, avec des mouvements de contestation d’une ampleur inédite. Une généralisation à tous les Français ne risquerait-elle pas d’accroître cette défiance ? 

Il y a aujourd’hui beaucoup de déception chez les Français qui, depuis quelques mois, pensaient que le retour à la normale s’installait. Il y a aussi une forme de désenchantement, de lassitude, de doute : on nous dit que la vaccination est très efficace, mais malheureusement certaines personnes perdent en immunité et peuvent se retrouver en réanimation. Le contexte est incertain avec un nouveau variant. On savait bien que l’on s’installait plus dans la chronicité que dans une crise limitée. S’installer dans le long court veut dire apprendre à vivre avec ce risque, engager une pédagogie de la société. Je ne trouve pas que nous ayons suffisamment déployé de moyens adaptés pour sensibiliser les gens.  

On se rend compte également d’un différentiel important lié à un environnement socio-culturel : il y a beaucoup de Français qui ont la sensation d’avoir été laissés pour compte par rapport à un discours un peu dogmatique. Par ailleurs, on ne s’est pas remis de la manière dont on a eu des attitudes de mépris vis-à-vis des défunts, sur les obsèques, l’accompagnement des personnes au cours des hospitalisations au début de l’épidémie. Il y a tout un passif qui accentue ce ressenti, et rend plus difficilement acceptables des mesures qui seraient imposées demain.  

 

Face aux variants qui se déploient, la vaccination n’est pas la seule réponse possible selon vous… 

Il n’y a pas que le variant du virus à mon sens qu’il faut craindre, il y a aussi le variant sociétal. Il y a autant de dangerosité dans les évolutions de la société que dans les menaces de variants, qui deviendraient de plus en plus compliqués et qui échapperaient à la réponse vaccinale. On a la chance d’avoir des vaccins qui ont montré une efficacité : si ça n’avait pas été le cas, dans quelle situation se trouverait-on aujourd’hui ? Des fabricants disent qu’ils pourront adapter la fabrication des vaccins à d’autres menaces (évolutions du virus). On a une possibilité de réponse relativement rapide, mais le vaccin n’est pas la seule réponse. Il y a tout un ensemble de pratiques sociales qui sont aussi des modes de réponse, "des traitements non médicamenteux". Il y a d’abord une vigilance. Il faut aussi prendre en compte que les personnes sont plus exposées notamment pour des raisons socio-culturelles. Cette pandémie est révélatrice d’un certain nombre de dysfonctionnements, de phénomènes qui,...

dans le cadre d’une fragilité particulière, prennent une dimension inattendue.  

 

Dans un ouvrage intitulé Une démocratie endeuillée-Pandémie, premier devoir d'inventaire, vous évoquez la notion de cohésion nationale. Serait-elle mise en danger par une obligation à la vaccination ?  

Dans tous les textes de réflexion sur les pandémies, il est dit que la priorité politique est de maintenir la cohésion de la société. Pour qu’il y ait une cohésion – qui permet une cohérence de l’action publique –, il faut qu’il y ait un rapport de confiance. Pour qu’il y ait confiance, l’information doit être loyale, continue, et qu’il y ait des personnes qui soient incontestables comme relai. Le fait que ce soit le chef de l’Etat qui ait porté au premier rang la responsabilité des décisions dans un contexte où tout le monde n’adhère pas à sa politique a probablement créé une confusion de plus. Certaines personnes qui manifestent leur hostilité à la vaccination, manifestent aussi une hostilité au Président.  

Il a manqué la dimension de concertation et de démocratie en santé. Aujourd’hui, on prend des décisions, comme les déprogrammations, qui font qu’il y a beaucoup de défiance à l’égard du principe de justice. Les soignants sont eux aussi dans des situations de dilemme éthique que le Gouvernement n’a pas véritablement entendu. La psychologie humaine justifiait que dans l’approche gouvernementale, il n’y ait pas uniquement un conseil scientifique, mais aussi en sciences humaines et sociales. 

 

Doit-on craindre une hausse des discriminations dans ce contexte ? 

Si on parle de systématisme et d’obligation, il va bien falloir qu’il y ait des contrôles. Il pourrait y avoir des contrôles aléatoires, mais aussi d’autres types de contrôles… et cela commence à venir : la dénonciation de personnes qui dérogent à la bonne règle par exemple. Cela renvoie à un climat assez délétère pour vivre en société. Cela rappelle également de mauvais souvenirs : rappelez-vous les soignants qui, en mars-avril 2020, rentraient de l’hôpital et voyaient inscrit à l’entrée de leur habitation : "Vous nous rapportez le Covid", ou encore les Asiatiques qui ont été stigmatisés !  

C’est pour cela qu’il faut être très vigilant en termes de discrimination. Ce n’est d’ailleurs malheureusement pas parce qu’une personne est vaccinée qu’elle n’est pas susceptible de transmettre le virus. Lors des années Sida, il y avait eu une grand campagne publicitaire Benetton avec des affiches sur le marquage des séropositifs. On se posait à l’époque la question du dépistage systématique des personnes pour savoir si elles étaient séropositives, y compris avant une intervention chirurgicale. La réponse d’un point de vue éthique a été de considérer que toute personne était susceptible d’être séropositive et qu’il fallait se protéger. Aux Etats-Unis, il était souhaité un dépistage systématique des personnes avant le mariage. Résultat : il y a eu des faux certificats qui ont circulé, de la même manière que la vaccination anti-Covid. C’était couru d’avance. 

Il y a toujours des gens qui réagissent dans ces situations, notamment par peur. Ce sont souvent des personnes qui ne sont pas en capacité de se responsabiliser. Parmi les personnes non vaccinées aujourd’hui, ce sont souvent des personnes en situation de vulnérabilité, des personnes âgées qui sont seules, sans un environnement protecteur, des personnes qui doutent de tout. On n’a pas donné les moyens à certaines personnes de se responsabiliser. Si vous regardez d’où vient l’obstination de certains à ne pas se faire vacciner, ce n’est pas parce que vous allez rendre la vaccination obligatoire que cela va différer leur comportement. Au contraire, ça va les enfoncer dans un sentiment de désespoir, de détresse, de réclusion sociale. On a besoin de solidarité.  

 
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