"Je rends mon uniforme, dégoutée, attristée." Dans une lettre ouverte partagée plus de 10 000 fois sur les réseaux sociaux, une jeune infirmière lance un cri du cœur à Agnès Buzyn et explique pourquoi elle renonce.
"Ce matin, j'ai craqué", explique Mathilde Basset dans une lettre ouverte publiée le 27 décembre sur son compte Facebook. Dans son message, l'infirmière de 24 ans interpelle Agnès Buzyn et explique les raisons de son désarroi. Diplômée en juillet 2016, elle vient de démissionner de son poste à l'Ehpad de l'hôpital du Cheylard, en Ardèche. "C'est avec dégout et la boule au ventre que je quitte ce radeau de la méduse", écrit la jeune femme. "Ce matin, j'étais donc seule pour 99 résidents, 30 pansements, un œdème aigu du poumon, plusieurs surveillances de chutes récentes et j'en passe. (…) Je ne souhaite à personne d'être brusqué comme on brusque les résidents. Disponible pour personne, dans l'incapacité de créer le moindre relationnel avec les familles et les usagers", déplore l'infirmière. "Je bâcle. Je bâcle et agis comme un robot en omettant volontairement les transmissions de mes collègues que je considère comme les moins prioritaires pour aller à l'essentiel auprès des 99 vies dont j'ai la responsabilité. J'adore le soin, le care, la relation de confiance avec mes patients, mais je ne travaille pas dans un lieu de vie médicalisé. Je suis dans une usine d'abattage qui broie l'humanité des vies qu'elle abrite, en pyjama ou en blouse blanche", poursuit-elle. Dans un article de la presse régionale, Mathilde Basset se souvient d'avoir été maltraitante. "Un jour, j’ai engueulé un monsieur car il n’était pas dans sa chambre au moment de la distribution des médicaments. Il était parti voir son amoureuse. Je me suis rendu compte que je n’avais pas à le gronder. Il est dans un lieu de vie, il a le droit de se mouvoir. Je me suis mise à pleurer. On se déteste à ce moment-là car, ce qu’on a choisi, c’est le soin et la relation humaine." Le message de Mathilde Basset a été partagé plus de 10 000 fois, et suscité plus d'un millier de commentaires. Lire l'intégralité du message sur Facebook
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