Démissionnaires, les 116 médecins frondeurs de Saint-Brieuc réclament le départ de la direction
Pour protester contre le management de leur établissement, ces 116 praticiens hospitaliers ont démissionné de toutes leurs fonctions administratives. Le bras de fer avec la direction en place ne fait que commencer.
Avant ils étaient chefs de pôle, chefs de service, membres de la CME ou représentants d'instances et commissions diverses et variés. Mais depuis vendredi 18 octobre, ils sont redevenus de simples médecins. Dénonçant "un management qui n'est pas adapté à 2018", 116 médecins du CH de Saint-Brieuc ont démissionné de toutes leurs fonctions administratives lors de la dernière réunion de la CME, début octobre. Pour apaiser les tensions qui règnent au sein de cet établissement de 700 lits et places, l'ARS a déclenché une enquête de l'Igas et annoncé la mise en place d'une médiation. Mais les médecins frondeurs n'entendent pas en rester là. "Nous demandons la démission de l'actuelle direction", a expliqué le Dr Cynthia Garignon, ex présidente par intérim de la CME. Les praticiens reprochent aux instances dirigeantes, en place depuis 3 ans, "une succession d'engagements non tenus, (...) de désinformations et d'absence de partage d'informations qui ont installé une défiance de plus en plus grande". "On attend une nouvelle direction qui accepte la coconstruction de projets", insiste le Dr Garignon.
Selon le Dr Garignon, les problèmes sur la table aujourd'hui ont été énoncés "il y a dix-huit mois, en mai 2017, lors d'une commission médicale exceptionnelle (...) La direction avait reconnu les problèmes et s'était engagée à travailler sur ces questions". En novembre 2017, "une feuille de route managériale a été mise au point" et validée collectivement dans la cadre d'une mission extérieure d'accompagnement. Mais un an plus tard, cette feuille de route "n'a pas été mise en pratique", a déploré l'ex présidente de la CME. "On n'a plus du tout confiance sur le fait que cette direction puisse évoluer", a-t-elle dit, ajoutant: "c'est l'intérêt que l'on porte à l'établissement qui nous fait nous mobiliser". "Il s'agit d'une crise institutionnelle comme aucun autre hôpital n'en a jamais vécue", assurent les démissionnaires, selon lesquels "cette situation n'a pas de conséquences immédiates sur la prise en charge médicale des patients". De son côté, la direction s'est affirmée "résolument prête à travailler dans un esprit d'ouverture et de coconstruction" avec les médecins. Elle a aussi fait savoir qu'elle "s'impliquera positivement" dans la médiation que doit mener l'ARS, qui sera composée de "personnalités reconnues" dans les domaines administratifs et médical. [Avec AFP]
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