Les forces de l'ordre ont procédé mardi matin à l'évacuation de la maternité du Blanc (Indre), occupée depuis une huitaine de jours après une décision de fermeture prise par l'Etat. Les accouchements étaient suspendus depuis juin à la maternité jugée "dangereuse" par Agnès Buzyn. "L'évacuation a débuté vers 4h30. Nous étions 70 personnes sur place, dont une dizaine d'enfants", a expliqué à l'AFP une des occupantes, Laure Courgeau. "Il y a eu de la résistance mais pas de violence", a-t-elle ajouté. Une fois la maternité évacuée, les manifestants se sont dirigés vers l'hôtel des impôts qu'ils ont occupé à son tour. "L'État ferme la maternité. Nous, on ferme l'Etat", a résumé Laure Courgeau. "Nos impôts n'ont pas la même valeur que ceux des autres puisque nous ne pouvons plus accoucher à moins de 60 km de chez nous." Contactée à plusieurs reprises, la préfecture de l'Indre n'a pas fait de commentaire. "Nous avons droit à un gros déploiement de forces de l'ordre comme réponse de l'Etat", a déploré auprès de l'AFP Wilfried Robin, adjoint au maire et lui-même occupant de la maternité. "C'est scandaleux alors que nous sommes pacifiques et non violents et que nous avons pris soin de maintenir les locaux en l'état", a poursuivi l'élu. La maire du Blanc, Annick Gombert (PS) a confirmé l'évacuation de la maternité devant laquelle elle se trouvait. "On s'y attendait (...) Il y a beaucoup de gendarmes qui nous empêchent de pénétrer à l'intérieur", a-t-elle expliqué à l'AFP. L'évacuation s'est déroulée sans violence mais "le corps mou", a ajouté Laure Courgeau. "On a même eu des évacuations sur fauteuil roulant", a précisé Wilfried Robin. Parmi les enfants, évacués avec un de leur parents, il y avait "quelques tout petits de deux/trois ans", a-t-il dit. Il y a deux semaines, Agnès Buzyn avait estimé que cette maternité était "dangereuse", invoquant les "très mauvaises pratiques" mises au jour dans un "audit", au-delà d'un manque d'obstétriciens qui avait justifié sa fermeture provisoire. Le collectif d'habitants à l'initiative de l'occupation relayait la demande des élus locaux et des habitants de rencontrer la ministre de la Santé. Les accouchements au Blanc, commune de 6.500 habitants, avaient été suspendus en juin et jusqu'à fin octobre en raison d'un "manque de personnel". Les femmes sont depuis dirigées vers Châteauroux, Poitiers et Châtellerault, à plus d'une heure de route. Début octobre, un rapport d'expertise commandé par l'Agence régionale de santé avait préconisé l'ouverture d'un centre de périnatalité, sans accouchements. Trois gynécologues-obstétriciens avaient cependant présenté un projet de relance des accouchements. [Avec l'AFP]
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