C'est désormais un fait : l'activité de l'hospitalisation public et privée marque le pas. Commanditée par la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), une étude du cabinet Roland Berger démontre que les volumes ralentissent. La tendance en 2018 est à une croissance de 0,6 %, alors que le volume des séjours avait augmenté de 1,3 % en moyenne annuelle de 2014 à 2017. Plusieurs explications sont avancées par le cabinet Roland Berger pour expliquer ce recul : l'impact des traitements innovants contre l'hépatite C, qui limitent les cancers du foie et les cirrhoses, les résultats de la lutte contre le tabagisme ou la démocratisation des statines. Sont également cités le développement de la chirurgie bariatrique et les effets sur les séjours hospitaliers, de la chirurgie de la cataracte ou du canal carpien. L'hospitalisation de jour contribue évidemment à ce mouvement, notamment la chimiothérapie par voie orale à domicile. Enfin, la baisse de la natalité réduit les séjours dans les maternités, surtout dans le secteur privé.
L'étude conclue sur la nécessité de tenir compte de cette donnée pour adapter les tarifs à ce nouvel état de fait. Le cabinet demande l'application d'une augmentation tarifaire de 1 % annuelle pendant trois ans (l'Ondam hospitalier a été établi à 2,4 % pour 2019). Tout récemment, le président de la FHP, Lamine Gharbi, s'est insurgé de la recommandation de la Cour des comptes de baisser l'Ondam hospitalier de l'année en cours pour compenser l'augmentation des dépenses de ville. "C'est la douche froide", a réagi Lamine Gharbi. "Renouer avec les manœuvres comptables pour tenir le budget de la Sécurité sociale au détriment des établissements de santé, provoque une grande déception après les annonces du président de la République. C'est un mauvais signal qui est adressé à la communauté hospitalière", avait-il lancé. "Il faut sanctuariser le budget de l'Hôpital. Les dérapages de l'enveloppe de ville ne doivent pas percuter le budget des acteurs hospitaliers". [Avec Les Echos]
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