Les psychiatres hospitaliers appelés à la mobilisation le 28 juin

20/06/2022 Par Louise Claereboudt
Quatre syndicats de psychiatres hospitaliers (l’IDEPP, le SPEP, le SPH et l’USP) appellent à une journée d’action et de grève le mardi 28 juin pour défendre la psychiatrie publique, actuellement au bord de "l’effondrement".

  "Jamais dans son histoire, depuis la libération, la psychiatrie n’a connu un tel danger : l’effondrement est proche", alertent l’IDEPP, le SPEP, le SPH et l’USP dans un communiqué commun diffusé le 10 juin. Ces quatre syndicats appellent les psychiatres publics à une journée de mobilisation, d’action et de grève le 28 juin prochain "face à la gravité de la situation que traverse [leur] discipline". "Notre système de soins […] se trouve aujourd’hui submergé par la déferlante et s’effondre littéralement" du fait des crises auxquelles le pays a été confronté (guerre en Europe, vagues de Covid…), et qui ont eu un impact majeur sur la santé mentale des Français, et notamment des plus jeunes. "Nous ne sommes plus en capacité d’assumer les missions de service public qui sont les nôtres", déplorent les syndicats.

La spécialité fait face à des difficultés importantes : une baisse drastique du nombre de psychiatres dans le service public, avec plus de 30% des postes vacant, et une "fuite des médecins vers le libéral". Un déficit de personnel soignant est également observé en psychiatrie. Avec des conséquences "dramatiques", pointent les syndicats. Ces derniers citent notamment "la destruction d’une politique de secteur public de psychiatrie d’intérêt général par la fermeture de structures ambulatoires (CMP, HDJ, CATTP), de lits et d’unités d’hospitalisation", faute de médecins. Ils regrettent également le "délai de consultations et de prises en charge qui ne cessent d’augmenter avec répercussion anxiogène pour les patients et leurs familles", la dégradation des conditions de travail, des soins portés aux patients, et l’épuisement des équipes, etc. Cette dégradation des conditions d’exercice se superposent à une" perte de sens pour les soignants et les médecins" avec un "sentiment fort d’insatisfaction, désintérêt, voire rejet". Face à cette "catastrophe en santé publique", l’IDEPP, le SPEP, le SPH et l’USP réclament que "tout soit mis en œuvre pour éviter le naufrage annoncé. C’est une urgence républicaine ! Elle risque de devenir une urgence humanitaire."

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