Une succession de "fautes graves" ont causé la mort du Pr Thierry Frébourg au CHU de Rouen
Le professeur Thierry Frébourg, médecin généticien reconnu mondialement décédé en mars 2021, a été victime d’une succession de “fautes graves”, selon des experts chargés d’examiner les circonstances de sa mort. Au début du mois de mars 2021, les médecins du CHU de Rouen diagnostiquent au Pr Thierry Frébourg une névrite optique mais estiment que son état de santé n’a rien d’alarmant. Le généticien commence son traitement, qui entraîne au bout de quelques jours une amélioration de son état de santé. Le PU-PH peut même rentrer chez lui, mais pour cela, les médecins doivent lui retirer son cathéter veineux central. Cette mission sera effectuée par une infirmière et une étudiante de 1re année, sans assistance, ni contrôle d’un médecin ou d’un interne. Conséquence : le Pr Thierry Frébourg a été victime d’une embolie gazeuse à forme pulmonaire. Il est immédiatement transféré à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Haut-de-Seine). Il meurt le 13 mars dans le centre hospitalier.
Sur demande de la famille, une enquête interne avait été menée par la commission de médiation de l’hôpital, pour connaître les causes du décès. “Nous leur avons expliqué notre souhait de transparence et de clarté”, explique Olivier Frébourg, frère du professeur. Un rapport s'ensuit et indique que “la prise en charge de Monsieur Frébourg par le CHU de Rouen n’ayant pas été conforme aux règles de l’art, sa responsabilité est engagée sur le fondement d’une faute”. Mais le rapport ne satisfait pas entièrement la famille de la victime. “Ils y expliquent que mon frère a refusé d’être hospitalisé et qu’il s’est conduit de façon rebelle. Ce sont des mensonges. Sa femme, qui travaille aussi à l’hôpital, mais également plusieurs médecins ont vu mon frère livide et suffocant”, poursuit Olivier Frébourg. A la demande de la famille, la Commission de conciliation et d’indemnisation (CCI) de Normandie s’est saisie du dossier et a émis un avis, rendu public le 15 juin par la famille. Selon elle, “une accumulation de mauvaises pratiques qui constituent des fautes graves a donc conduit à une embolie gazeuse à forme pulmonaire et à terme au décès du patient” “Dès le début, nous connaissions déjà les causes du décès : un accident lié aux soins qu’il avait reçus”, explique le frère du généticien. Noëlle Frébourg, la femme du progesseur, regrette “l’incapacité des médecins impliqués à reconnaître et à assumer leur faute”. Au CHU de Rouen, “l’hôpital n’a pas fait appel suite à l’avis de la commission et s’apprête à faire une offre d’indemnisation à la famille, comme nous le demande la CCI, sans doute avant la fin de la semaine”, assure la communication du centre hospitalier. “L’argent n’a jamais été la question”, rétorque Olivier Frébourg. La famille de la victime aimerait que le CHU de Rouen reconnaisse officiellement la succession de “fautes graves" à l’encontre du généticien, qu’elle corrige les protocoles défaillants pour éviter d’autres drames et qu’elle présente ses excuses aux proches de Thierry Frébourg. Avec [Le Parisien] et [France 3 Normandie]
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