Urgences : les équipes sont "essorées", l'automne va être "compliqué" alerte Samu-Urgences de France
“On ne regarde pas forcément l’avenir avec le sourire”, a déclaré le Dr Marc Noizet, président de Samu-Urgence de France et également chef du service des urgences de Mulhouse (Haut-Rhin) à l’AFP ce lundi 5 septembre. Le successeur du Dr François Braun à la tête du syndicat craint un “automne très compliqué”. Face à la crise des urgences, le personnel soignant est déjà épuisé et croule sous la charge de travail. “Les équipes sont essorées, il y a une forte attente des professionnels, on a des équipes très fragiles, où les gens sont démobilisés, donc il va falloir dès cette rentrée pouvoir donner des signaux forts aux professionnels pour éviter que l’hémorragie s’aggrave et que certains services d’urgences se retrouvent en plus grande difficulté”, poursuit le chef du service des urgences de Mulhouse. “Toutes les mesures qui vont pouvoir être pérennisées seront autant de signaux positifs qui permettront de redonner un peu d’espoir à ces services”, a promis le Dr Noizet, lors d’une conférence de presse.
Les bilans chiffrés de l’activité des urgences pendant l’été n’ont pas encore été dévoilés. Cependant, le Dr Noizet a mentionné que “vraisemblablement, l’activité au mois d’août des services d’urgences a été un peu moins importante qu’attendu”. Mais ce n’est pas le cas des services d’appel d’urgence, qui ont connu “une augmentation d’activité toujours importante par rapport à 2021". Cela s’explique logiquement par la plus fréquente prise en charge des patients qui appellent le 15, notamment dûe à l’expérimentation de la “régularisation systématique préalable”. La télémédecine joue aussi un rôle important. Elle peut permettre d’éviter aux patients de se rendre aux urgences. Dans le Haut-Rhin par exemple, l'association Sauv’life expérimente depuis le 22 août un véhicule de télémédecine. Le principe : un infirmier véhiculé se déplace chez les patients nécessitant une aide d’urgence, majoritairement des personnes âgées et lance la téléconsultation. “Le professionnel de santé va être les yeux et les mains du médecin à distance”, explique le fondateur de l’association. Seize véhicules sont déjà en fonction sur plusieurs départements et sur demande des médecins régulateurs du 15. “C’est la grande leçon de cet été : on ne peut plus travailler l’un à côté de l’autre, il faut qu’on soit beaucoup plus agile, plus économes du système de santé aussi”, a terminé le Dr Noizet. [avec AFP]
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