Euthanasie d'une patiente aux urgences : une médecin jugée pour meurtre

07/12/2023 Par Marion Jort
Faits divers / Justice
Une médecin anesthésiste de 73 ans sera jugée fin décembre pour meurtre. Elle a reconnu avoir euthanasié une patiente octogénaire en lui injectant du curare, aux urgences en 2018.

 

En 2018, la médecin anesthésiste qui effectuait des remplacements à l’hôpital de Lavaur (Tarn), prend en charge une patiente octogénaire, admise aux urgences le 12 décembre. “Le lendemain, après une nuit difficile durant laquelle ses proches étaient restés à ses côtés, l’anesthésiste a décidé de mettre un terme à ses souffrances” en lui faisant administrer une dose létale de curare, rapporte La Dépêche du midi.  

Quelques jours plus tard, la praticienne, aujourd’hui âgée de 73 ans, téléphone au directeur de l’établissement pour lui faire part de son geste et reconnaître sa culpabilité. D’abord placée en garde à vue, elle est ensuite mise en examen pour homicide volontaire et reste libre, sous contrôle judiciaire. L’infirmière, qui a procédé à l’injection, a été entendue par la police sous le statut de témoin assisté.  

Le quotidien local précise que la famille de l’octogénaire décédée ne s’est “jamais prononcée publiquement” sur cette affaire. Sa fille a simplement indiqué qu’ils avaient demandé à l’anesthésiste de “l’accompagner dans la mort”. De son côté, le président du conseil de surveillance de l’hôpital, également maire de la commune, a affirmé que le “processus de la loi Claeys-Leonetti n’a pas été respecté”. “Ni les médecins, ni la famille n’ont été associés à la décision”, a-t-il déclaré à La Dépêche du midi.  

La famille ne s’est pas constituée partie civile. Le procès s’ouvrira le 21 décembre prochain, à Albi.

 
[avec la Dépêche du midi

30 commentaires
1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Michel Rivoal
6,8 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 1 an
C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire… Mais… Il est possible que la vielle dame était au bout de son parcours et à bout de force. On est précisément dans le cadre de la loi Claeys Léonetti. M
Photo de profil de Pierre-Henri Bredontiot
36 points
Médecine générale
il y a 1 an
Ca nous est arrivé à tous de prescrire de la morphine à dose limite devant un malade qui souffre et qui hurle (mais surement pas du curare): ça passe ou ça casse. Mais le gouvernement n'a-t-il pas au
Photo de profil de Zulgael Darman
125 points
Chirurgie orthopédique et traumatologie
il y a 1 an
Il est impossible d’avoir un point de vu valable sur la situation exposée. Mais deux points déjà soulignés paraissent incontournables : - ne jamais décider dans l’urgence - et certainement pas seul.
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2