30 ans de réclusion. C’est la peine requise lundi 18 décembre à l’encontre de Sosthène Munyemana, ex-médecin rwandais, jugé devant la Cour d’assises de Paris pour son éventuelle implication dans le génocide au Rwanda en 1994.
“La somme des choix de Sosthène Munyemana” entre avril et juin 1994 “dessine les traits d’un génocidaire” a asséné l’accusation, dans un réquisitoire. Les deux avocats généraux ont demandé à la cour de reconnaître l’accusé - qui vit dans le sud-ouest de la France depuis septembre 1994 et qui a exercé à l’hôpital de Villeneuve-sur-Lot -, coupable de génocide, crimes contre l’humanité, participation à une entente en vue de la préparation de ces crimes, ainsi que pour complicité.
Pour eux, “il savait, il a choisi d’apporter son concours au plan génocidaire, a choisi d’occuper un rôle central et incontournable dans ce dispositif”. Pendant les débats, Sosthène Munyemana a affirmé avoir été un Hutu modéré, qui avait au contraire tenté de “sauver” les Tutsi en leur offrant un “refuge” dans le bureau de secteur. Un endroit que l’accusation décrit comme un “couloir de la mort”.
L’ancien gynécologue, aujourd’hui âgé de 68 ans, a aussi affirmé avoir tardé à prendre conscience de la radicalisation de certains de ses amis, dont le Premier ministre du gouvernement intérimaire, Jean Kambanda, condamné définitivement en 2000 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TIPR) à la réclusion criminelle à perpétuité pour sa participation au génocide.
La défense a plaidé l’acquittement pour l’ancien médecin, évoquant notamment la “stratégie de survie”, adoptée par son client à l’époque. Ainsi que “l’absence d’élément intentionnel”. Le délibéré est attendu ce jour.
[Avec AFP]
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