La prévenue, aujourd’hui âgée de 47 ans et exerçant en tant que généraliste, a finalement été relaxée. Lors de l’audience, le 7 février dernier, le procureur de la République avait pourtant requis une peine de 18 mois de prison avec sursis et deux ans d’interdiction d’exercer pour "homicide involontaire". Mais l’argument de son avocat, Me Bourdais, selon qui la cliente était "alors une jeune interne, en bout de chaîne, qui [a hérité] d’un patient sur qui des fautes ont été commises", a finalement convaincu les juges, rapporte Le Parisien. Cette dernière a en effet été relaxée ce lundi. Le 1er juin 2011, un homme de 64 ans souffrant de problèmes au foie se rend à l’hôpital Louise-Michel de Courcouronnes, aujourd’hui fermé, pour se faire poser un Tips, une opération banale. Ce dernier décédera pourtant le lendemain de l’intervention. Selon les experts, il aurait perdu 70% de chances de survie "au regard des fautes commises par l’hôpital", précise le quotidien. Il était reproché à l’interne de garde ce soir-là d’avoir tardé à intervenir, et à prévenir le médecin référent.
L’anesthésiste était également mis en examen pour avoir transféré le sexagénaire trop rapidement de la salle de réveil au service de gastro-entérologie, ne permettant pas une surveillance accrue du patient. Le praticien est décédé avant de pouvoir comparaître le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes. Lors de l’intervention, une "fuite" avait été repérée par le radiologue, mais il ne l’avait pas signalée. Ce dernier pensait alors que cette fuite allait être colmatée par la pose du Tips, ce qui selon les experts est effectivement normal. Ce médecin a été entendu lors de l’audience, mais n’a pas été poursuivi, a regretté la petite-fille de la victime, citée par Le Parisien. Finalement, c’est bien cette fuite qui aboutira à l’hémorragie ayant causé la mort du patient quelques heures plus tard. Seule l’interne de garde à ce moment-là risquait ainsi d’être condamnée. "Elle était la seule interne présente dans l’hôpital, ce qui représente une charge de travail très importante", a indiqué le tribunal. "L’interne n’était pas formée sur l’opération subie par M. X, et au regard de la tension artérielle faible, elle devait faire appel au médecin référent, ce qu’elle dit avoir fait et qui est confirmé par le médecin. Or, ce dernier n’est pas venu lui-même et n’a pas contacté le médecin réanimateur", ont ajouté les juges. Une infirmière du service de gastro-entérologie racontait toutefois qu’elle n’avait pas réussi à joindre l’interne sur son bip lors que l’état du patient s’est dégradé, et avait ainsi dû passer par le standard. Cette dernière ne se serait pourtant pas déplacée, affirmait l’infirmière. "Elle m’a dit de lui administrer du Voluven afin de lui faire remonter la tension, mais elle n’est pas venue. La tension n’est pas remontée, je l’ai donc rappelée, mais elle ne montait toujours pas." L’interne avait contesté cette version à la barre, en février, affirmant avoir bien eu son bip avec elle et être montée voir le patient dès qu’elle a eu l’infirmière au téléphone. "Aucune investigation technique n’a été faite sur les appels passés sur le bip et au standard, constate le président du tribunal. L’audition de l’infirmière a été faite six ans après les faits et ses déclarations ne sont pas compatibles avec celles d’autres médecins. L’interne n’a pas commis de faute car elle a rendu compte à son médecin référent face à une situation qui la dépassait et il n’est pas venu", a conclu le président du tribunal. La famille, elle, a déploré qu’aucune excuse n’ait été prononcée et qu’aucune faute n’ait été reconnue. [avec Le Parisien]
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