Les signataires appellent à soutenir la Pre Karine Lacombe.
"Il n’est pas possible de tuer la science" : une tribune pour défendre la Pre Karine Lacombe en procès contre des antivax
Alors que le procès opposant la Pre Karine Lacombe au réalisateur du documentaire Hold-Up, Pierre Barnérias, ainsi qu’à la Dre Martine Wonner et au Pr Christian Perronne doit se tenir ce vendredi 5 avril, "un collectif de scientifiques, de médecins et de vulgarisateurs" engagés contre les fake-news médicales appellent, dans une tribune, à soutenir l'infectiologue.
Les signataires appellent à soutenir la Pre Karine Lacombe.
Karine Lacombe avait attaqué Pierre Barnérias, Martine Wonner et Christian Perronne en diffamation à la sortie du film Hold-Up en 2020, car son nom et son image y ont été mis en scène et utilisés à plusieurs reprises pour diffuser "des fausses informations attentatoires à sa considération". Dans une tribune publiée dans L'Express, plusieurs médecins, scientifiques et vulgarisateurs appellent à mieux défendre les défenseurs de la science et de la raison, "chaque jour moins nombreux" à cause des intimidations dont ils sont victimes.
"Malgré les velléités de certains, de plus en plus bruyants, il n’est pas possible de tuer la science", écrivent les signataires en préambule. "Il n’est pas possible de transformer des pseudo-médecines en véritables thérapies, même si on veut y croire très fort. Il n’est pas possible de donner aux faits alternatifs le statut de faits", ajoutent-ils.
Les auteurs regrettent "le silence assourdissant de l’Ordre des médecins, des Agences régionales de santé, de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) et de tous ceux qui étaient censés être les protecteurs des lanceurs d’alerte et les défenseurs de la déontologie et de l’intégrité scientifique", qui permet de "bâillonner les médecins" et "réduire les vulgarisateurs au silence".
"Il est temps de regarder ces pratiques pour ce qu'elles sont"
"Des mandarins interdits de publications et accusés de fraude scientifique ayant mis en danger la sécurité des patients peuvent dépenser des dizaines de milliers d’euros d’argent public en procès pour intimider leurs pairs sans qu’aucune instance ne s’en émeuve", tonnent-ils. "Il est temps de regarder ces pratiques pour ce qu’elles sont : des procédures bâillons, visant non à rétablir les faits mais à faire taire des lanceurs d’alerte qui n’ont à se reprocher que d’avoir fait leur travail. Ceux-ci sont loin d’être protégés comme ils le devraient, et personne n’est surpris", écrit le collectif, alors que "des vulgarisateurs ont jeté l’éponge face aux menaces, des chercheurs ont quitté le monde de la recherche pour fuir le harcèlement, des médecins ont renoncé à s’exprimer en public pour ne plus avoir à subir les insultes".
"Il faut une force mentale hors du commun pour, après des mois de harcèlement et d’injures, endurés tout en continuant ses recherches ou ses soins aux patients, trouver l’énergie de se battre en justice. Karine Lacombe l’a. Mais peu l’auront. La plupart se tairont, pour ne pas avoir à entrer dans la broyeuse judiciaire, laissant la voix libre à ceux contre lesquels ils ont alerté en vain, criant dans le désert", déplorent les auteurs qui réclament une protection des médecins "contre ces nouvelles menaces".
[avec L'Express]
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