Sophie Gromb-Monnoyeur, professeure de médecine légale à Bordeaux, experte dans l'affaire Bettencourt, est interdite d’expertise, suspectée de harcèlement moral dans son service, informe Le Parisien.
Depuis un mois et demi, Sophie Gromb-Monnoyeur est contrainte au chômage technique, explique le quotidien du matin. Le 16 octobre, la Cour de cassation a suspendu la renommée professeure de médecine légale, qui avait créé en 2000 au CHU de Bordeaux un centre d’accueil des victimes d’agressions unique en France, et qui doit aussi sa notoriété à sa participation à l’expertise médicale contestée qui avait conclu à l’altération mentale de Liliane Bettencourt, en 2011. La responsable du pôle médico-judiciaire, aujourd’hui démantelé, est désormais interdite d’expertise. Selon l’ordonnance de la juridiction suprême de l’ordre judiciaire, elle ne peut plus appartenir à la liste nationale des experts de médecine légale, dans l’attente de la décision du conseil de discipline des personnels enseignants et hospitaliers. Le 27 juillet dernier, les ministères de la santé et de l’enseignement supérieur prenaient un arrêté pour la suspendre provisoirement de ses fonctions au CHU de Bordeaux "dans l’intérêt du service" avec interdiction de se rendre dans les locaux. Ils se basent sur un rapport accablant dénonçant son management et la gestion de son service, informe le quotidien. Dans ce document de l’inspection générale des affaires sociales et de l’administration de l’éducation nationale, la souffrance au travail de ses équipes y est longuement détaillée. Selon un proche du dossier, les témoignages évoquent pression, dénigrements et autoritarisme, de manière anonyme, ce que dénoncent les avocats de la professeure qui avait dirigé les travaux du collège d’experts médicaux désignés dans l’affaire Bettencourt. Sophie Gromb-Monnoyeur a d’ailleurs déposé plainte pour dénonciation calomnieuse. Mais sur la base de ce rapport, le parquet a ouvert une information judiciaire pour harcèlement moral. L’instruction a été délocalisée à Douai en raison des liens de l’experte en médecine légale avec les magistrats locaux depuis qu’elle exerce. La professeure bordelaise garde le silence mais elle se défend avec acharnement. Elle conteste tous les faits qui lui sont reprochés. Ses avocats, Benoît Ducos-Ader et Arnaud Dupin, qui étaient également les conseils de Liliane Bettencourt lors du procès, déplorent que la présomption d’innocence de leur cliente ne soit pas plus respectée. Ils dénoncent également le point le plus problématique pour la carrière de leur cliente, âgée de 58 ans, désormais compromise, celui de l’urgence de son interdiction d’exercer. Juste avant la décision de la Cour de cassation, Sophie Gromb-Monnoyeur était encore sollicitée par des magistrats bordelais pour réaliser des expertises. [Avec leparisien.fr]
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