La radiation. C’est ce que réclame le conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM) du Rhône à l’encontre du neuropsychiatre lyonnais Paul Trouillas. Il est reproché au professeur d’avoir traité une jeune fille souffrant selon lui de “la forme neurologique tardive de la borréliose de Lyme” - ce que contestent d’autres médecins -, par des antibiotiques au-delà de 28 jours et de les lui avoir prescrits hors AMM. Une affaire qui vient s’ajouter aux nombreuses polémiques sur le diagnostic et le traitement de cette maladie transmise par la tique.
Le neurologue, lui, a assuré suivre “les recommandations de la Haute autorité de santé”. Si cette patiente “avait été diagnostiquée de manière précoce, si on ne l’avait pas traitée d’hystérique, sa vie ne serait pas brisée”, a-t-il déploré. Pour son avocat, Me Thomas Bénagès, la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), dont les recommandations diffèrent de celles de la HAS, “ne cesse de décrédibiliser” la plus haute autorité médicale. L’avocat estime que l’Ordre, qui lui “propose les protocoles de la Spilf”, “utilise des moyens irréguliers pour faire passer le Pr Trouillas pour une personne qui ne connaît pas les protocoles”.
“Sa méthode est dangereuse”, pour le CDOM
L’avocat du CDOM, Me Jérôme Cayol, estime quant à lui que “les décisions devraient être prises de manière collégiale”, reprochant au mis en cause d’avoir maintenu son traitement “malgré les avis de ses confrères, des hôpitaux”. “Même s’il donne satisfaction à certains patients, sa méthode est dangereuse et je vous demande de prendre une décision qui lui interdise d’exercer la médecine”, a poursuivi l’avocat. L’Ordre réclame également la radiation du praticien après des signalements de médecins-conseils de l’Assurance maladie sur des griefs similaires concernant une trentaine de patients.
Quelque 200 personnes, selon l’association France Lyme, se sont présentées devant la salle d’audience en soutien au neurologue avec de larges pancartes, où était notamment écrit “Pas d’obstruction aux traitements qui sauvent”. La responsable régionale de l’association a tenu à souligner qu’ “il n’y a jamais eu de plaintes de patients, ni même de signalement”.
[Avec AFP]
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