Mort d'un détenu : un médecin poursuivi pour homicide involontaire relaxé
Le 12 février 2016, Adil Taychi, un détenu réputé difficile de la maison d'arrêt, décédait après une hémorragie digestive.
Trois jours auparavant, le médecin de l'unité hospitalière du centre pénitentiaire, de permanence ce soir-là, avait estimé, après examen, qu'il n'y avait pas lieu d'extraire l'homme de sa cellule pour l'envoyer aux urgences, bien que celui-ci ait vomi du sang puis fait un malaise. En cause, notamment: les difficultés liées à l'extraction du détenu et au contexte de soins dans le milieu carcéral.
Le Dr. L avait réexaminé Adil Taychi le jour de sa mort et constaté un rythme cardiaque ainsi qu'une tension élevés. Il les avait attribués à la grève de la faim du détenu, qui avait perdu 16 kilos entre mai 2015 et février 2016.
Les parties civiles reprochaient au médecin des a priori négatifs sur Adil Taychi, qui l'auraient conduit à une erreur de diagnostic et à se contenter d'un examen clinique superficiel. "Il n'a peut-être pas vu clair, (...) mais l'erreur de diagnostic n'est pas une faute pénale. Il faut une négligence caractérisée", avait plaidé son avocat Me Stefan Squillaci. Le médecin s'était pour sa part dit "sincèrement désolé de ne pas être parvenu à éviter ce drame".
Le parquet avait requis un an de prison avec sursis à l'encontre du Dr. L lors de l'audience à l'automne, mais le président Ludovic Duprey a déclaré mercredi "irrecevables" les plaintes des parties civiles. L'avocat de la famille du détenu, Me Emmanuel Riglaire, a annoncé à l'AFP son intention de faire appel.
[Avec AFP]
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