Prison avec sursis pour des membres d'un groupuscule antivax qui ont cyberharcelé un médecin et deux élues
Dix opposants aux vaccins contre le Covid ont été condamnés, ce mercredi 20 décembre, à des peines de quatre à six mois de prison avec sursis pour avoir cyberharcelé deux parlementaires et un médecin hospitalier au cours de l’année 2021. Le tribunal a aussi infligé à une onzième personne – un homme déjà condamné huit fois – une peine de 120 jours-amende à 15 euros chacun, soit un total de 1 800 euros d’amende pouvant lui valoir des jours de prison s’il ne les paie pas. Les autres prévenus devront également s’acquitter d’une amende de 500 euros chacun. Tous devront dédommager les victimes.
Ces sept femmes et quatre hommes – de tous âges et horizons – avaient comparu début octobre pour avoir participé à des raids numériques visant la députée Horizons Isabelle Rauch, la sénatrice PS Nicole Bonnefoy et le Dr Michel Slama. Ils faisaient partie du groupe né en Italie "ViVi" ou "V_V", réunissant des réfractaires à la vaccination (dont des centaines de sympathisants en France). Les membres de ce groupe échangeaient sur le canal Telegram et désignaient des publications postées sur les réseaux sociaux (souvent en faveur de la politique vaccinale du Gouvernement) comme "cibles", a indiqué le président du tribunal en rendant son jugement.
Les membres de "V_V" s’accordaient ensuite pour poster massivement des commentaires "pré-rédigés et malveillants" sous ces publications. Par exemple, "complices de génocide", "collabos d'un système nazi", "psychopathes pro-nazis", etc. Des photomontages du visage de la personne visée couvert d’une croix gammée étaient aussi réalisés.
Lors de leur procès, la majorité des prévenus avaient reconnu avoir posté ces messages, assurant toutefois n’avoir "aucune intention de nuire". Mais "le modus operandi" des "V-V" était "connu par ses membres" qui ne pouvaient donc "ignorer" qu'ils contribuaient à un "envoi massif" de messages malveillants, a estimé le tribunal correctionnel. Cette vague de haine – on parle de milliers de messages reçus – avait sérieusement affecté la vie privée et professionnelle d’Isabelle Rauch, de Nicole Bonnefoy et de Michel Slama, a rappelé le président dans sa décision, citant le stress, les troubles du sommeil et les craintes pour leur sécurité.
[avec AFP]
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