Le président de l’UFML-S avait accusé Béatrice Rosen, chroniqueuse dans l’émission Touche pas à mon poste, d’avoir jeté en pâture sur les réseaux sociaux le Dr Franck Clarot, menacé de mort. L’affaire remonte au weekend du 3 et 4 décembre 2022. A cette période, la France fait face à de fortes tensions d’approvisionnement concernant l’amoxicilline. Sur Twitter – devenu X, Béatrice Rosen, alors chroniqueuse dans l’émission Touche pas à mon poste, s’en inquiète. Dans un post, elle déclare : "Je viens de faire trois pharmacies pour acheter de l'amoxicilline pour enfant (infection streptocoques). Ils me disent tous : PÉNURIE NATIONALE. On est obligé d'acheter des doses pour adultes qui sont aussi menacés de pénurie. En 2022 !!! On retourne au Moyen Age pour TOUT ! HONTE."
Je viens de faire 3 pharmacies pour acheter de l'amoxycilline pour enfant (infection streptocoques).
Ils me disent tous: PÉNURIE NATIONALE @FrcsBraun
On est obligé d'acheter des doses pr adultes qui st aussi menacés de pénurie.
En 2022!!!
On retourne au moyen âge pr TOUT! HONTE— Beatrice Rosen (@Beatrice_Rosen) December 3, 2022
Très présent sur les réseaux, le Dr Franck Clarot commente, non sans ironie, le post de la comédienne franco-américaine : "Je me souviens bien de la première pénurie d’amoxicilline vers 1350, déjà les usines avaient des soucis et on en avait parlé sur Twitter." Ce à quoi Béatrice Rosen avait répondu : "Trouvez-moi 3 boîtes d'amox 500mg au lieu de faire le show (mauvais). Votre sarcasme est indigne de votre profession. Se foutre à ce point de ce qu'il se passe pour des milliers de familles vu les pénuries c'est indigne et simplement dégueulasse." Ce trait d’humour a valu au radiologue de profession un flot continu d’insultes et de menaces. La plupart venant de la sphère antivax et complotiste qui, durant l’épidémie de Covid, s’était déjà largement attaqué au Dr Clarot, pro-masques et pro-vaccins. "Sac à merde de la médecine", "un con et un pervers", "corrompu par Pfizer, Moderna et Cie", "un odieux vassal des laboratoires pharmaceutiques"... Certains internautes lui promettent même la guillotine. Un "raid numérique" qui mènera à la suspension du compte du médecin, signalé par les followers de Béatrice Rosen, pendant 12 jours.
Voici vos followers @Beatrice_Rosen pic.twitter.com/7cL0RX7NeT
— Le Doc (@DrFranckClarot) December 4, 2022
Un "harcèlement massif" inacceptable, dénonçait dès le 5 décembre le syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML-S). "Beatrice Rosen n’a, à aucun moment, dénoncé ces violences et menaces, proférées en-dessous de sa série de tweets. Au contraire, elle en a rajouté, attisant le feu et la haine de ses followers", jugeait en outre l’organisation du Dr Jérôme Marty dans un communiqué. Ajoutant : "Les pouvoirs publics doivent réagir en interpellant officiellement les responsables des réseaux sociaux, qui laissent le terrain libre aux porteurs de haine, ce qui prépare inéluctablement de futurs drames". Blâme La chroniqueuse de TPMP s’est défendue sur les réseaux sociaux d’avoir été "l’instigatrice" de ce cyberharcèlement massif, assurant avoir "condamné les menaces/violence plusieurs fois". "Je ne cautionne ni n'accepte aucune menace, aucune violence, qu'elle soit envers moi ou autrui. Je n'accepte pas non plus les injures publiques et les diffamations simples ou répétées à mon égard. L'état de droit doit prévaloir et les procédures suivre leur cours", écrivait-elle encore. Le 16 décembre 2022, la chroniqueuse de l’émission de Cyril Hanouna avait ainsi décidé de porter plainte devant l’Ordre pour diffamation contre le Dr Marty, estimant avoir fait l’objet "d’une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux et dans la presse par ce médecin". Dans un communiqué, diffusé par la comédienne sur X ce mercredi, son avocat, Me Thomas Benages, indique que la chambre disciplinaire de première instance de l’Ordre des médecins d’Occitanie a sanctionné le Dr Marty d’un blâme pour "manquement aux obligations déontologies". Dans sa décision du 11 décembre, citée par Me Benages, la chambre disciplinaire a estimé que le Dr Marty avait "manqué à l’obligation de moralité" prévue par le code de la santé publique en "désignant immédiatement" la comédienne "comme l’initiatrice" du harcèlement dont a fait l’objet le Dr Clarot, mais aussi "en la présentant comme appartenant aux milieux extrémistes et/ou complotistes". Sur X, le président de l’UFML-S a d’ores et déjà annoncé avoir fait appel de la décision.
Chère madame, nous allons en appel, veuillez vous préparer. https://t.co/fzHUgOBvDN
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) December 13, 2023
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