Suicide d'un chirurgien : l'AP-HP dément avoir violé le secret professionnel
La polémique enfle. De nombreux médecins et soignants ont été indignés des révélations de l'AP-HP au lendemain du suicide d'un professeur de chirurgie à l'hôpital Avicenne, à Bobigny.
Le 3 février, le professeur de chirurgie Christophe Barrat se donnait la mort sur son lieu de travail, l'hôpital Avicenne de Bobigny. Dès le lendemain, dans un mail interne, l'AP-HP confirmait le drame. Dans le même mail interne, l'AP-HP a en tout cas cru opportun de préciser que le chirurgien "luttait depuis plusieurs mois contre une maladie grave". Une information qui a fait bondir le SNPHAR-E (syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi). "Nous nous indignons de la communication désastreuse de l’APHP sur ce drame, n’hésitant pas à violer le secret professionnel en laissant fuiter dans la presse qu’il "luttait depuis plusieurs mois contre une maladie grave". Il s’agit d’un suicide réalisé sciemment sur le lieu de travail et cela ne mérite pas de telles insinuations !", s'est scandalisé le syndicat dans un communiqué.Le syndicat est très engagé contre la souffrance au travail des soignants, et dénonce avec vigueur la dégradation des conditions de travail. L'AP-HP a tenu à réagir, et assure avoir communiqué ces informations avec "le plein accord de la famille du Pr Barrat". "Nous avons fait référence, dans le message diffusé au sein du groupe hospitalier et des instances de l’AP-HP, à l’état de santé du Professeur Christophe Barrat afin, selon l’expression même de son épouse, "d’apporter un éclairage au geste de son mari". Nous n’avons donc en rien rompu le secret médical mais avons été autorisés à porter cet élément à la connaissance de notre communauté selon la volonté et le plein accord de la seule personne légitime à nous délier de ce secret : son épouse, qui a validé ce message avant qu’il soit diffusé", explique l'AP-HP dans un communiqué. De son côté, l'Association Jean-Louis Mégnien précise avoir des informations laissant penser 'que des facteurs personnels sont probablement au premier plan pour expliquer le geste de Christophe Barrat". "Nous sommes bien entendu intrigués par le fait qu'il se soit suicidé dans son hôpital après avoir revêtu sa blouse, alors que, à ce stade, les raisons professionnelles ne paraissent pas essentielles", insiste l'association.
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