"Valletoux affirme qu'un bon ministre 'ne doit pas forcément être un docteur', mais il devra vite proposer la bonne posologie"

09/02/2024 Par Karen Ramsay
L'actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice-en-chef du pôle magazines ("Egora-Le Panorama du médecin" et "Concours pluripro") à Global média santé. Cette semaine : la nomination de Frédéric Valletoux à la Santé.

 

Parti pris

Ces derniers jours, plusieurs hypothèses ont été formulées pour tenter de cerner l’identité de celui (ou celle) qui porterait la casquette de la Santé. Jeudi soir, peu après 19 h, la nouvelle est tombée: le député Horizons Frédéric Valletoux hérite du fauteuil de l’Avenue Duquesne, vacant depuis un mois. Souvent pressenti lors des précédents remaniements, l’ancien président de la Fédération hospitalière de France, journaliste de formation, a été "préféré" à Agnès Pannier-Runacher pour son profil plus politique et sa maîtrise des sujets… Des "qualités" essentielles dans le contexte de fortes turbulences que connaît le secteur de la santé. Essentielles également vu le super-ministère et les gros portefeuilles dont a hérité Catherine Vautrin. Auteur d’une proposition de loi adoptée en décembre 2023, visant à "améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels", Frédéric Valletoux s’est attiré les foudres des médecins libéraux qui se sont largement mobilisés contre plusieurs mesures*. Sa nomination, c’est "le cauchemar des médecins libéraux et une gifle" pour le SML, une "déclaration de guerre" pour la CSMF et, nous a glissé Jérôme Marty (UFMLS) jeudi soir : "Je n’ai pas pour habitude de tirer sur les gens avant qu’ils pratiquent [mais] ce n’est pas un bon signal parce qu’il y a un passif"… D’autant que cette nomination survient en pleines négociations conventionnelles, alors que la Cnam se dit prête à accepter un G à 30 euros, mais sans calendrier de "montée en charge", avec des revalorisations pour "certaines" spécialités cliniques seulement… et sous conditions que des efforts soient consentis pour améliorer l’accès aux soins et leur pertinence. Pour les médecins, le compte n’y est pas. Accès à un médecin traitant, manque de lits hospitaliers, conditions de travail, saturation des urgences, budget serré… Les dossiers ne manquent pas. Au micro de LCP, en mai dernier, Frédéric Valletoux affirmait qu’un bon ministre de la Santé "ne doit pas forcément être un docteur".. Pourtant, appelé au chevet d’un système de santé en crise, il devra rapidement proposer la bonne posologie. Mais surtout, surtout, être à l’écoute et trouver les mots pour renouer le dialogue.   *Plus polémiques, les mesures concernant l’adhésion automatique aux CPTS et la remise en cause de la liberté d’installation ont été supprimées de la version finale.

 
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