Alors qu'un quart des Français se sont déjà vu refuser la délivrance d'un médicament ou d'un vaccin pour cause d'indisponibilité, la ministre de la Santé a présenté ce lundi matin une feuille de route visant à renforcer la coordination face aux pénuries. Entre 2008 et 2018, le nombre de médicaments ou vaccins signalés touchés par la pénurie* a été multiplié par 20, a rappelé Agnès Buzyn. D'après un sondage BVA pour la fédération de patients France asssos santé, publié en janvier, un quart des Français et 31 % des malades en ALD ont déjà été confrontés à cette situation. Vaccins, anticancéreux, antibiotiques, corticoïdes… Les produits les plus essentiels ne sont plus épargnés. "Améliorer la disponibilité des médicaments pour tous les Français est ma priorité", affirme la ministre de la Santé Agnès Buzyn dans sa feuille de route provisoire présentée ce lundi aux acteurs concernés. Ces derniers sont appelés à enrichir ces "grandes orientations" avec leurs propositions, pour aboutir à un plan définitif en septembre, précise la ministre.
Le premier axe de ce plan provisoire vise à "promouvoir la transparence et la qualité de l'information", notamment en généralisant à tous les acteurs de la chaine la plateforme DP-rupture, qui permet aux pharmaciens de signaler les ruptures d'approvisionnement au laboratoire concerné. La feuille de route propose aussi "des actions ciblées et adaptées", telle que la possibilité donnée par la loi Santé au pharmacien de "remplacer le médicament indisponible initialement prescrit par un autre médicament" en suivant les recommandations de l'ANSM, lorsque la pénurie concerne un "médicament d'intérêt thérapeutique majeur". Elle prône également davantage de "coopération européenne", en poursuivant "les discussions sur l'achat groupé notamment de vaccins essentiels au niveau européen" et en prenant mieux en compte "le prix de revient industriel, notamment pour les médicaments anciens indispensables et sans alternative". Un comité de pilotage sera créé pour... assurer la mise en œuvre de ces mesures, associant l'Agence du médicament (ANSM) et les laboratoires pharmaceutiques, grossistes, associations de patients, etc. "Cette feuille de route ministérielle, si elle témoigne d'une volonté louable des pouvoirs publics de s'attaquer au problème, ne présente en l'état que très peu de mesures concrètes et dissuasives pour lutter contre ces dérives", estime toutefois France Assos Santé, fédération d'associations de patients. "Industriels et grossistes répartiteurs sont les principaux responsables de cette situation : stratégies financières contestables, exportation des stocks vers des pays 'qui paient mieux', désengagement sur certains médicaments, ou trop forte concentration des sites de production font partie des causes identifiées de longue date", estime-t-elle. Selon les projections de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), plus de 1200 traitements ou vaccins seront concernés par des situations de rupture ou tensions d'approvisionnement sur l'ensemble de l'année 2019. [Avec AFP]
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