Des spécialistes appellent à tester massivement pour mieux identifier les cas asymptomatiques
“Le dépistage virologique en vigueur ignore la dynamique de l’épidémie”, alerte ce collectif de médecins et experts dans une tribune publiée dans Le Monde. Alors que quinze études récentes ont montré que les asymptomatiques représentent la moitié des cas, les politiques de dépistage actuelles se concentrent essentiellement sur les personnes faisant part de symptômes et celles ayant été en contact rapproché avec une personne testée positive.
Or, selon le collectif, “les pays qui ont réservé les tests de dépistage du virus par RT-PCR aux personnes les plus probablement atteintes ont dénombré beaucoup de morts. Au contraire, les tests PCR ont été menés rapidement dans les provinces chinoises et l’épidémie a été contrôlée, en isolant très vite les porteurs de virus”. C’est notamment le cas à Pékin où le dépistage massif et le confinement partiel ont permis d’éviter une seconde vague.
Inquiets face à l’expansion du nombre de cas en France, les spécialistes signataires de la tribune appellent de fait à “rechercher le virus par test RT-PCR en testant très largement”, c’est-à-dire passer de 100.000 tests - réalisés en France le 18 août, à plus 650.000 par jour pendant dix jours, pour appliquer la méthode de Pékin. Mais actuellement, les laboratoires sont tellement débordés qu'un “cas clinique (contagieux depuis quatre jours) peut attendre deux jours un rendez-vous et ses résultats deux à quatre jours supplémentaires”.
Mener des tests groupés
Les spécialistes interpellent par ailleurs sur le fait que “l’essentiel de la circulation du virus n’est donc pas contrôlé” : dans la semaine du 3 au 9 août, “environ 4 cas identifiés sur 5 n’étaient pas un contact d’un cas connu, ce qui signifie que seuls 20 % des cas dépistés le sont en traquant les contacts des cas connus”.
Face au manque de réactifs biologiques, le collectif identifie plusieurs solutions simples. La première étant d’optimiser les capacités de test PCR par des tests groupés. Cela consiste à diviser 100 prélèvements en 5 groupes de 20, ce qui permet de n’utiliser qu’un test par groupe concerné. Si l’un des tests s’avère positif, il suffira de tester les échantillons individuels des 20 personnes du groupe. Le collectif propose également d’analyser la quantité de virus dans les eaux usées afin de ”remonter dans le réseau de distribution pour trouver la provenance du virus”.
Considérant que l’avenir de l’épidémie est dans les mains des autorités, le collectif assure qu’il est indispensable “d’étudier tous les cas identifiés, pas seulement les foyers” afin de “trouver rapidement les personnes contagieuses et les isoler”.
[avec Le Monde]
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