Le tabagisme en recul chez les femmes

26/05/2020 Par Marielle Ammouche
Santé publique

Malgré certaines évolutions encourageantes, en particulier chez les femmes, la prévalence du tabagisme reste très élevée en France. En 2019, pour la première fois, on observe une légère baisse de la consommation tabagique chez les femmes. Ces données, issues des derniers chiffres de Santé publique France (SPF), publiés à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac (le 31 mai), montrent cependant l’importance du tabagisme en France avec 3 français de 18 à 75 ans sur 10 (30,4%) qui se déclarent fumeurs, et près d’un quart (24%) quotidiennement. Entre 2018 et 2019, la prévalence du tabagisme féminin est passée de 28,9% à 26,5% et celle du tabagisme quotidien de 22,9% à 20,7%. En revanche, chez les hommes, ces proportions sont restées stables : 34,6 et 27,5% en 2019.

Globalement on s’inscrit dans une tendance à la baisse depuis 2014, avec un recul de 3,9 points du tabagisme et de 4,5 points pour le tabagisme quotidien. « L’objectif annoncé du [plan national de réduction du tabagisme] PNRT était de réduire le nombre de fumeurs quotidiens d’au moins 10% entre 2014 et 2019 : il est largement atteint avec une baisse de 16% du tabagisme quotidien pendant cette période » se félicite SPF. Nouveauté cette année, on dispose désormais de chiffres chez les personnes âgées de 76-85 ans. Dans cette tranche d’âge, la prévalence du tabagisme était de 5,4% et de 4,8% pour le tabagisme quotidien en 2019. La consommation tabagique reste marquée par...

des inégalités sociales majeures avec un écart de 12 points de prévalence du tabagisme quotidien entre les plus bas et les plus hauts revenus, un écart de 17 points entre personnes au chômage et actifs occupés. Le Baromètre de SPF s’est aussi attaché à définir le profil des fumeurs français, avec l’objectif de mieux cibler les campagnes de prévention. Il apparait que les fumeurs sont plus souvent des hommes (54%), âgés de moins de 55 ans (81 %). Ils sont en situation de précarité socioéconomique : moins diplômés (26% possèdent un diplôme supérieur au baccalauréat contre 33% chez les non-fumeurs), deux fois plus souvent au chômage (14% contre 7%) et dans une situation financière perçue comme « difficile » (22% contre 12,5%). Ils présentent plus fréquemment une moins bonne santé mentale, avec des symptômes d’anxiété, de dépression et des insomnies chroniques. Des consommations de  d’autres substances psychoactives sont aussi souvent constatées. En outre, « les fumeurs ont moins recours à un médecin généraliste et utilisent moins Internet comme source d’informations sur des sujets de santé, par rapport aux non-fumeurs » précise SPF.

A l’occasion du 31 mai, SPF lance une campagne digitale pour mettre en avant le dispositif d’aide à l’arrêt Tabac info service avec un message « Arrêter de fumer, c’est toujours une bonne idée » , et rediffuse 3 vidéos sur le site, l’appli et le 3989.

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Michel Lemariey-Barraud

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