Le mois sans tabac sera lancé, pour sa sixième édition, le 1er novembre. Comme chaque année, ce défi – à l’initiative de l’Assurance Maladie, et en partenariat avec Santé Publique France et le ministère de la Santé - proposera aux personnes qui le souhaitent, d'arrêter de fumer. Il repose sur le fait qu’une personne qui a réussi à arrêter de fumer pendant 30 jours multiplie par 5 ses chances d’arrêter définitivement. En outre au-delà de 30 jours, les symptômes de manque (nervosité, irritabilité) sont largement réduits. Comme chaque année, cette campagne s’appuie sur un développement médiatique multimédia, des services d’aide à l’arrêt du tabac (site Internet, ligne téléphonique 3989, application, kit d’aide à l’arrêt…) et le déploiement d’actions de proximité pour augmenter la notoriété du dispositif et offrir des actions d’aide au sevrage en face-à-face.
Deux nouveautés cette année : un service facilitant l’accès à une consultation d’arrêt du tabac (présentiel ou téléphonique), via un espace dédié sur le site internet. En effet, il a été montré que l’aide d’un professionnel de santé augmente de 70% les chances de réussir son sevrage. Et par ailleurs, Mois sans tabac fait son entrée sur Wanted Community, une communauté d'entraide et de coopération sociale présente sur Facebook, pour promouvoir le sevrage tabagique durant les mois d’octobre et novembre. Efficacité prouvée Une analyse du Baromètre santé de Santé publique France, qui vient d’être publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 26 octobre 2021 met en évidence que l’impact de la campagne Mois Sans Tabac, va au-delà des seuls inscrits. Cette étude a été menée auprès de 12 477 fumeurs quotidiens entre 2016 et 2019. Les analyses ont montré une augmentation croissante des tentatives d’arrêt au dernier trimestre chez ces fumeurs, passant de 15,9% en 2016, à 24,4% en 2019, avec une hausse des tentatives d’arrêt directement attribuables à l’opération Mois Sans Tabac. L’augmentation est particulièrement marquée entre 2017 et 2018, due à une meilleure visibilité de la campagne. Les auteurs de l’étude ont calculé que...
sur l’ensemble de la période 2016-2019, environ 1,8 million de tentatives d’arrêt étaient attribuables à Mois sans tabac, « soit plus du double du nombre d’inscriptions en ligne à l’opération (n=784 874). Cela signifie que l’impact de l’opération va au-delà des seuls inscrits en ligne et qu’il est utile de disposer d’un outil de suivi de ses effets sur les tentatives d’arrêt réalisées par les fumeurs en population générale » soulignent-ils. La proportion de fumeurs ne baisse plus en France Le tabac reste la première cause évitable de mortalité en France avec plus de 75 000 décès estimés en France en 2015 ; et les cancers sont toujours la première cause de décès attribuable au tabagisme. Et malgré une baisse de la prévalence du tabagisme constatée entre 2014 et 2019, la tendance est à la stabilité depuis. L’année dernière, en 2020, plus de trois adultes de 18-75 ans sur dix déclaraient fumer (31,8%) et un quart déclaraient fumer quotidiennement (25,5%), des chiffres qui étaient stables par rapport à 2019. Ces données sont, par ailleurs, marquées par de fortes inégalités sociales. Ainsi, il y a eu une augmentation du tabagisme quotidien (de 29,8% à 33,3%) parmi le tiers de la population dont les revenus étaient les moins élevés. Cette augmentation a surtout été constatée entre 2019 et début 2020, avant le premier confinement. Et on observait une différence de 15 points entre les plus bas et les plus hauts revenus.
Impact variable du confinement Selon les données de Santé Publique France, les fumeurs sont 27 % à déclarer que leur consommation de tabac a augmenté depuis le confinement, 55 % qu'elle est stable, et 19 % qu'elle a diminué. La hausse moyenne du nombre de cigarettes fumées par les fumeurs quotidiens (94 % des fumeurs interrogés) est de 5 cigarettes par jour. L'augmentation de la consommation de tabac est plus fréquemment mentionnée par les 25-34 ans (41 %), les actifs travaillant à domicile (37 %).
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