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Jusqu'à 10 heures d'attente pour le SAS : les généralistes rennais se retirent de la régulation
A Rennes, depuis une semaine, les médecins généralistes libéraux ne participent plus à la régulation médicale dans le cadre du service d'accès aux soins. Ils dénoncent une série de dysfonctionnements pouvant mettre en danger les patients et une absence d'écoute de la part de l'ARS.
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Tout a démarré le 24 janvier 2025. Confronté à une surcharge de travail en hausse de près de 10% par rapport à l'an dernier, liée notamment à l'épidémie de grippe, les médecins généralistes libéraux ont décidé de faire valoir leur droit de retrait.
"En semaine, on peut monter jusqu'à 1.600 appels", raconte Bleuenn Laot, directrice administrative de l'Adops 35, l'Association départementale pour l'organisation et la prise en charge des soins d'Ille-et-Vilaine, à Francebleu. "Le week-end, on arrive très facilement à plus de 2.200 appels par jour. C'est énorme comparé à ce qu'on avait il y a quelques années."
Conséquence, une durée d'attente pour les patients qui s'allonge, pouvant aller jusqu'à 10h. "Il y a parfois plusieurs heures entre le moment où la personne appelle et le moment où un médecin peut rappeler pour prendre la suite du dossier et décider de ce qu'il faut faire : un conseil médical, envoyer vers une maison médicale de garde et ou envoyer vers les urgences", précise Bleuenn Laot.
"Une charge mentale énorme"
"Malgré une volonté de bien écouter et de bien réguler, le risque c'est de faire une erreur, de mettre en danger des patients. Et ça, c'est vraiment pour nous une charge mentale énorme", explique le Dr Philippe Lemoine, médecin généraliste retraité de 71 ans, venu prêter main forte à la régulation.
Les médecins de l'Adops 35 regrettent également une absence d'écoute de la part de l'ARS.
En attendant, les appels au 15 relevant d'urgences vitales seront bien prises en compte et il n'y aura aucune perte de chance pour les patients, précise l'ARS.
[Avec francebleu.fr et ouest-France.fr]
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