Interrogation

Médecins en cumul emploi-retraite : qui va payer les 200 millions d'euros d'exonération de cotisations, s'inquiète la Carmf

Alors qu'un amendement au PLFSS 2025 concernant le cumul emploi-retraite des médecins libéraux a déjà été adopté en Commission des affaires sociales ce lundi et que d'autres sont en cours d'étude, la Carmf demande à l'Etat de supporter le coût de l'exonération des cotisations des médecins concernés.  

24/10/2024 Par Sandy Bonin
PLFSS 2025
Interrogation

Plusieurs amendements au PLFSS 2025 préconisent d’exonérer totalement de cotisations retraite de manière pérenne tous les médecins en cumul retraite/activité libérale intégral, afin de rendre plus attractif ce dispositif. "Ces médecins représentent actuellement près de 12% des cotisants à la Carmf et environ 200 millions d’euros de cotisations annuelles", pointe la Carmf qui estime que cette mesure "doit être supportée financièrement par le décideur : l'État". 

"Il est vital pour l’équilibre des régimes de retraite des médecins libéraux que toute exonération votée, le cas échéant, par l’Assemblée nationale, soit compensée à 100% par l’État pour tous les régimes de retraite concernés", ajoute la Carmf.

La Carmf s'inquiète également des conséquences de l'abaissement de l’âge de départ à la retraite pour les médecins. "Ce type de mesure incitera les médecins à partir en retraite dès leur taux plein obtenu (pour bénéficier des mesures d’exonération) alors qu’aujourd’hui presque 50% des médecins libéraux partent en retraite après 67 ans. Ces départs anticipés en retraite occasionneraient une perte supplémentaire de cotisations de 100 à 150 millions d’euros par an pour la Carmf", déplore la caisse de retraite des médecins libéraux. Elle demande donc à l'Etat de "compenser à 100% les conséquences financières de cette mesure".

Au total, la Carmf réclame 300 à 350 millions d'euros annuels à l'Etat sous peine d'une aggravation des déficit de 20 à 100%, selon les régimes. Cela obligerait le conseil d'administration de la Carmf à "envisager, d’une part, des revalorisations réduites, voire une non revalorisation des pensions des médecins retraités et conjoints survivants pour les prochaines années, et/ou d’autre part, de fortes augmentations des cotisations, au risque de décourager durablement les vocations chez nos jeunes confrères et donc de détériorer la situation sanitaire médicale libérale, à l’inverse de l’effet recherché." 

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