Médecins en cumul emploi-retraite : qui va payer les 200 millions d'euros d'exonération de cotisations, s'inquiète la Carmf
Alors qu'un amendement au PLFSS 2025 concernant le cumul emploi-retraite des médecins libéraux a déjà été adopté en Commission des affaires sociales ce lundi et que d'autres sont en cours d'étude, la Carmf demande à l'Etat de supporter le coût de l'exonération des cotisations des médecins concernés.
Plusieurs amendements au PLFSS 2025 préconisent d’exonérer totalement de cotisations retraite de manière pérenne tous les médecins en cumul retraite/activité libérale intégral, afin de rendre plus attractif ce dispositif. "Ces médecins représentent actuellement près de 12% des cotisants à la Carmf et environ 200 millions d’euros de cotisations annuelles", pointe la Carmf qui estime que cette mesure "doit être supportée financièrement par le décideur : l'État".
"Il est vital pour l’équilibre des régimes de retraite des médecins libéraux que toute exonération votée, le cas échéant, par l’Assemblée nationale, soit compensée à 100% par l’État pour tous les régimes de retraite concernés", ajoute la Carmf.
La Carmf s'inquiète également des conséquences de l'abaissement de l’âge de départ à la retraite pour les médecins. "Ce type de mesure incitera les médecins à partir en retraite dès leur taux plein obtenu (pour bénéficier des mesures d’exonération) alors qu’aujourd’hui presque 50% des médecins libéraux partent en retraite après 67 ans. Ces départs anticipés en retraite occasionneraient une perte supplémentaire de cotisations de 100 à 150 millions d’euros par an pour la Carmf", déplore la caisse de retraite des médecins libéraux. Elle demande donc à l'Etat de "compenser à 100% les conséquences financières de cette mesure".
Au total, la Carmf réclame 300 à 350 millions d'euros annuels à l'Etat sous peine d'une aggravation des déficit de 20 à 100%, selon les régimes. Cela obligerait le conseil d'administration de la Carmf à "envisager, d’une part, des revalorisations réduites, voire une non revalorisation des pensions des médecins retraités et conjoints survivants pour les prochaines années, et/ou d’autre part, de fortes augmentations des cotisations, au risque de décourager durablement les vocations chez nos jeunes confrères et donc de détériorer la situation sanitaire médicale libérale, à l’inverse de l’effet recherché."
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