Un étudiant britannique en dernière année sur quatre dit avoir déjà pris du modafinil, un stimulant habituellement prescrit aux patients atteints de narcolepsie, pour augmenter ses performances universitaires, dont 20% tous les jours. Les futurs médecins sont à la traîne de cette mode récente puisqu’ils sont plus de deux fois moins nombreux à prendre cette molécule. Une vaste enquête réalisée par le journal étudiant The Tab auprès d’étudiants de plusieurs universités britanniques montre qu’un quart des élèves en dernière année ont déjà pris du modafinil, un médicament utilisé à l’origine pour traiter la narcolepsie. Stimulant le système nerveux, ce dernier permet aux élèves de rester éveillés plus longtemps tout en étant plus concentrés, leur permettant alors d’augmenter leur efficacité à court terme. La majorité d’entre eux (46 %) confessent en avoir pris 2 à 10 fois au cours de leur scolarité, mais ils sont néanmoins 20 % à admettre utiliser ce traitement au quotidien. Par ailleurs, 42 % de ceux qui ont déjà pris du modafinil ont déjà testé d’autres stimulants. La palme de l’établissement qui compte le plus d’usagers revient à la prestigieuse université d’Oxford, avec 26% des sondés admettant avoir déjà testé ce stimulant. Une première place dont l’institution se serait certainement bien passée. Les universités de Newcastle et Leeds talonnent Oxford, avec 25 % d’usagers chacune. Le rédacteur en chef du Tab, Jack Rivlin, nuance ces chiffres impressionnants: "Évidemment, il y a un biais d’auto-sélection - les personnes qui prennent du modafinil ont beaucoup plus de chance de participer à l’enquête -, mais cela montre tout de même une explosion du recours à ce médicament que la plupart des étudiants ne connaissaient même pas de nom il y a trois ans." Seulement 9 % des usagers ayant répondu à l’enquête considèrent qu’utiliser des stimulants revienne à tricher. L’étude se penche également sur les pratiques des jeunes selon leur filière. C’est parmi les étudiants en architecture que l’on trouve le plus d’usagers du modafinil: ils sont 23 % à avoir déjà eu recours à ce stimulant, quelle que soit leur université. A l’inverse, les futurs médecins sont les moins concernés: ils sont presque deux fois moins (12 %) à avoir déjà testé ce médicament. Près de la moitié des usagers (49 %) se procurent ce médicament en ligne. Par ailleurs, si vendre des médicaments délivrables sur ordonnance est un crime en Angleterre, ce n’est pas le cas du simple achat. Le conseil consultatif sur l’abus des drogues planche actuellement sur une révision de la loi en vigueur. [Avec Lefigaro.fr]
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