Agressions sexuelles par des médecins : ils dénoncent "l'omerta confraternelle" de l'Ordre

22/11/2021 Par Louise Claereboudt
Deux ans après la publication d’un rapport au vitriol de la Cour des comptes, 37 organisations et collectifs ont dénoncé, vendredi 19 novembre, la "faillite systémique" de l'Ordre des médecins face "aux agressions et crimes sexuels" perpétrés par des praticiens, pointant notamment du doigt "l’omerta confraternelle".

  L'Ordre des médecins "néglige très souvent la parole des victimes", "laisse de nombreux agresseurs impunis", "montre un amateurisme", "dissuade les plaintes des victimes devant notre justice républicaine" et "favorise ‘l'omerta confraternelle’", ont dénoncé ce vendredi 19 novembre 37 organisations, dont plusieurs syndicats médicaux (Syndicat national des jeunes médecins généralistes ou encore le Syndicat de la médecine générale) et collectifs féministes (#NousToutes, Osez le Féminisme ! etc.). Alors que des milliers de personnes ont défilé ce week-end dans les rues de la capitale pour dénoncer les violences faites aux femmes et aux enfants, ces organisations réclament un "complément d'enquête publique et indépendante sur l'ensemble de ces pratiques ordinales, aux niveaux national, régional et départemental". Mais aussi que toutes les plaintes "à caractère sexuel relatives à des pratiques de médecins ou autres professionnels de santé soient automatiquement transmises aux procureurs". Alors que l’enquête pour viols visant le Pr Emile Daraï, médecin spécialiste de l’endométriose et chef du service gynécologie à l’hôpital Tenon, à Paris, a remis les violences gynécologiques et obstétricales sur le devant de la scène, les collectifs estiment que les responsabilités et les rôles des plusieurs institutions "sont questionnés (...), particulièrement celui de l'Ordre des médecins".

En décembre 2019, la gestion des agressions sexuelles par l’Ordre des médecins avait déjà été dénoncée par la Cour des comptes, dans un rapport. Les Sages signalaient "un manque chronique de rigueur dans le traitement des plaintes" avec "une majorité de signalements non soumis à conciliation" et "des absences de poursuites disciplinaires qui suscitent des interrogations". "L'analyse d'une cinquantaine de décisions rendues entre 2016 et 2017 révèle l'existence d'irrégularités de procédure (...) ou un manque de diligence dans le traitement des dossiers", pointaient-ils. [avec AFP]

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