Le journaliste Anthony Bellanger a relaté ce lundi sur France Inter, l'histoire magnifique de ces deux médecins qui, grâce à leurs visites gratuites auprès des jeunes accouchées, ont fait chuter de 95 % la mortalité infantile dans la banlieue déshéritée de Bamako.
Cela se passe à Yirimadio, dans la banlieue de Bamako, la capitale, et cette histoire a été racontée dans le Guardian. Yirimadio est un quartier pauvre dans un pays, le Mali, qui reste un des pays les plus pauvres du continent : 2. 200 dollars de revenu annuel par habitant quand la France, par exemple, est vingt fois plus riche. Même constat pour la santé publique. Le Mali est par exemple au sixième rang mondial en terme de pire taux de mortalité infantile : 115 décès en bas âge pour 1 000 naissances. Le taux français est 33 fois inférieur, à 3,5 décès pour 1 000 naissances. Les défis y sont donc immenses. Avec une équation particulièrement difficile : des centaines, voire des milliers de naissances annuelles et très peu de moyens pour soigner les mères comme les nouveau-nés. Tout a commencé il y a 10 ans exactement. En 2008, deux médecins ont eu l'idée toute bête d'aller au-devant des malades : plutôt que d'attendre dans un dispensaire d’État que les malades viennent à eux, ils ont quadrillé deux heures par jour et six jours par semaines les rues de Yirimadio. Ils entraient dans les cours et les masures pour proposer, lorsque c'était nécessaire, leur service gratuitement. Puis ils ont formé les personnels soignants à ces tournées quotidiennes, toujours selon le même principe : deux heures par jour, six jours par semaine. Et le résultat, au bout de 10 ans est spectaculaire : en 10 ans, le taux de mortalité infantile est passé dans ce quartier pauvre d'une capitale elle-même très déshérité de 154 décès pour 1 000 naissances à 7 pour 1 000. Une baisse de 95% ! Un résultat qui tient du miracle. De plus, une fois encore, rien n'a changé depuis le début : juste 2h de visite médicale quotidienne et ce, six fois par semaine. La vraie différence est aussi la gratuité des soins alors que lorsque les Maliens doivent aller eux-mêmes voir un médecin, ils payent. Cette gratuité a un coût : 8 dollars par an et par patient. "Mais c'est un coût assurable, même par l'Etat malien, qui dépense moins d'1% par an de son budget en service de santé pour sa population. Autrement dit en passant à 2%, on pourrait obtenir le même résultat", conclut Anthony Belanger, sur France Inter. Avec franceinter.fr
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Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus