A Chartres, des praticiens endeuillés défilent derrière le cercueil de la médecine générale
Pour les médecins généralistes d’Eure-et-Loir, l’un des départements les plus sous-dotés de France, "la coupe est pleine". Il y a un mois, ces derniers s’étaient déjà rassemblés en nombre devant la préfecture, située à Chartres, pour alerter les pouvoirs publics sur leur sort. Agenouillés avec leur plaque entre les mains, les médecins avaient simulé leur pendaison à l’aide de leur stéthoscope. Une image choc qui n’a pourtant pas eu l’effet escompté. Ce vendredi 3 février, à l’appel de l'Union des médecins d'Eure-et-Loir (Umel), plus de 80 praticiens se sont ainsi donné le mot pour une nouvelle action, on ne peut plus funèbre. Vêtus de noir, l’air sombre, ils ont déambulé derrière un cercueil symbolisant la mort de la médecine générale dans les rues de la capitale départementale jusqu’à la préfecture, devant laquelle ils ont observé une minute de silence. Plus de 40 généralistes ont ensuite glissé une lettre de déconventionnement dans une boîte posée sur le cercueil. "Si rien ne bouge d'ici à un mois, nous enverrons ces courriers à la Sécurité sociale. Cela veut dire que nous passerons en secteur 3. Nous pourrons fixer librement le prix de nos consultations, mais nos patients ne seront plus remboursés", a expliqué la Dre Hélène Dumont, porte-parole de l’Umel, à L’Echo républicain. Une menace qui découle des récentes propositions jugées discriminantes pour la médecine générale. D’abord, les médecins euréliens ont dénoncé la proposition de hausse du tarif de la consultation (+1,5 euro) de la Caisse nationale de l’Assurance maladie formulée aux syndicats représentatifs de la profession. "Nous ne sommes pas des enfants gâtés, ni des commerçants. Comment pouvons-nous continuer à tenir quand les élus nous abandonnent ?", a lancé à nos confrères la Dre Dumont. La proposition de loi Rist visant à instaurer un accès direct aux infirmières en pratique avancée (IPA), masseurs-kinésithérapeutes et orthophonistes a, elle aussi, fait sortir les médecins euréliens de leurs gonds. "Rist m’a tuer", peut-on lire sur une pancarte. Voté en première lecture à l’Assemblée nationale, le texte doit être débattu au Sénat la semaine prochaine. Mais pour les généralistes du département, ç’en est trop. Ceux-ci préviennent : ils sont médecins traitants, mais "plus pour longtemps". [avec L’Echo républicain]
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