Niels Högel, l'infirmier devenu "tueur en série", pourrait avoir fait 200 victimes

29/10/2018 Par Aveline Marques
International

Le troisième procès de cet ancien infirmier allemand de 41 ans s'est ouvert ce mardi. Déjà condamné à perpétuité pour le meurtre de 6 patients, il est cette fois-ci jugé pour avoir tué une centaine de personnes en leur injectant une surdose de médicaments. Les victimes pourraient être encore plus nombreuses.

  Il s'est sacré "plus grand tueur en série de l'histoire de l'après-guerre". En mal de gloire et par "ennui", Niels Högel a tué en masse, arbitrairement, sans aucune empathie. Ce mardi matin, à l'ouverture de son 3e procès à Oldenbourg (Allemagne), après la minute de silence observée à la mémoire des victimes et la lecture de l'acte d'accusation, l'ex-infirmier a avoué les 100 meurtres pour lesquels il est jugé. Pour cerner sa personnalité, le journal Nordwest Zeitung a collecté de nombreux témoignages d'anciens professeurs ou camarades de classe. "Sympathique, serviable, amusant", sont les mots qui reviennent, "en aucun cas un marginal", selon la longue enquête de ce quotidien local. Agé de 41 ans, Niels Högel grandit dans une famille catholique qu'il décrit comme "chaleureuse et stable". Il entame à 16 ans dans l'hôpital de sa ville natale une formation d'infirmier, profession de son père. Plutôt moyen, le jeune homme décroche quand même son diplôme trois ans plus tard et reste travailler sur place quelques années, où il laisse, là aussi, le souvenir de quelqu'un de "gentil". Une image qui ne colle pas avec celui qui, entre 2000 et 2005, a provoqué un arrêt cardiaque sur des dizaines de patients dans deux hôpitaux avant de tenter de les ramener à la vie, le plus souvent sans succès. Il alla jusqu'à appeler deux apprenties infirmières - qu'il cherchait à impressionner - pour assister à une tentative de réanimation, selon des témoignages. Dans une longue expertise de 200 pages, le psychiatre Konstantin Karyofilis a confirmé qu'il ne percevait pas les patients comme des "individus".   "Rambo de la réanimation"   La façade du "type sympa" s'était fissurée à l'hôpital d'Oldenbourg, où il avait décroché un job en 1999. L'établissement a bonne réputation, mais il ne se sent pas à la hauteur, commence à boire trop d'alcool, à se droguer aux analgésiques, et à développer des tendances dépressives conjuguées à une peur panique de la mort. "C'était le stress. Avec les médicaments, ça me paraissait plus facile, tout simplement", a expliqué l'accusé devant la cour, avant d'ajouter qu'il aurait dû réaliser que "ce métier n'était pas fait pour (lui)". Les réanimations - et les décès - aux soins intensifs se multiplient quand il est de service. Il est poussé dehors à partir fin 2002, avec une bonne lettre de recommandation. Aucune enquête interne ne sera menée contre lui. Ce qui permet à cet homme marié et père d'une petite fille de continuer son carnage à l'hôpital voisin de Delmenhorst, où on le surnomme le "Rambo de la réanimation". Jusqu'à juin 2005, quand il est pris en flagrant délit En 2008, il est condamné à 7 ans de prison pour tentative de meurtre. Un deuxième procès suit en 2014/2015, sous la pression de proches de victimes. Il est reconnu coupable de meurtres et tentatives de meurtres sur cinq autres personnes, et condamné cette fois à la prison à vie avec une peine de sûreté de 15 ans. C'est alors qu'il avoue à son psychiatre au moins 30 meurtres de plus à Delmenhorst. Les enquêteurs étendent leurs recherches en conséquence à l'hôpital d'Oldenbourg et procèdent à plus de 134 exhumations. Les expertises psychiatriques ont montré un "sévère trouble narcissique". Tuer n'était pas en soi son objectif : quand il parvenait à réanimer des patients, il se sentait apaisé pour quelques jours, selon son psychiatre. "Pour lui, c'était comme une drogue". Si le procès porte sur 64 meurtres à Delmenhorst et 36 à Oldenbourg, Niels Högel aurait encore bien des secrets. Les enquêteurs évaluent le nombre réel de ses victimes à plus de 200, mais impossible de le prouver car de nombreux patients ont été incinérés. [avec AFP]

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