Ouvrir la PMA à toutes les femmes pour répondre à une "souffrance" : la position du Comité d'éthique
L'impossibilité d'avoir un enfant est "une souffrance" qui "doit être prise en compte", même si les raisons ne sont pas biologiques, plaide le Comité d'éthique dans un avis rendu ce mardi matin, qui ouvre la porte à l'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.
Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) s'était déjà prononcé en 2017 pour l'extension de la PMA, à laquelle est favorable le président Macron. Il réaffirme cette position avant que s'enclenche un processus politique : l'avis publié mardi, qui porte au total sur neuf thèmes, doit nourrir les discussions parlementaires sur la prochaine révision de la loi de bioéthique. Dans son avis, le CCNE, un organisme consultatif, renouvelle son opposition à la GPA (gestation pour autrui) au nom de grands principes éthiques : "respect de la personne humaine, refus de l'exploitation de la femme, refus de la réification de l'enfant, indisponibilité du corps humain et de la personne humaine".
En revanche, pour le CCNE, l'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules "peut se concevoir, notamment pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d'orientations personnelles". "Cette souffrance doit être prise en compte", juge-t-il. Le CCNE a souligné que cette prise de position a fait débat en son sein et que tous ses membres n'étaient pas d'accord. Principal point d'achoppement : "Les conséquences pour l'enfant d'une institutionnalisation de l'absence de père, donc de l'absence de l'altérité 'masculin-féminin' dans la diversité de sa construction psychique". Le CCNE souligne que l'extension de la PMA va entraîner "une nouvelle demande en matière de don de sperme". Il juge "essentiel d'anticiper les conséquences sur la capacité des Cecos (Centres d'étude et de conservation du sperme humain)" à y répondre. Le Comité d'éthique est par ailleurs favorable à "la levée de l'anonymat des futurs donneurs de sperme", sous réserve qu'ils soient d'accord. Concernant la fin de vie, le comité juge que la loi Claeys-Leonetti de 2016 sur la fin de vie, qui interdit l'euthanasie et le suicide assisté, ne doit pas être modifiée. Il "insiste sur l'impérieuse nécessité que cette loi soit mieux connue et mieux respectée", et "souhaite qu'un nouveau plan gouvernemental de développement des soins palliatifs soit financé". L'avis rendu par le CCNE mardi fait suite à une consultation publique appelée "États généraux de la bioéthique", qu'il a organisée entre janvier et avril autour de neuf thèmes (Procréation et société, fin de vie, dons d'organes, examens génétiques et médecine génomique, cellules souches et recherches sur l'embryon, neurosciences, données de santé, intelligence artificielle et robotisation, santé et environnement). Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l'année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement début 2019. [Avec AFP]
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