Microkinésithérapie, oligoscan, ostéopathie quantique ou encore reiki. Sur Doctolib, de nombreuses pratiques non conventionnelles sont encore proposées. En 2022, le site de prise de rendez-vous médicaux avait pourtant banni 5 700 professionnels du "bien-être". Une action insuffisante : aujourd'hui encore, un grand nombre de praticiens proposent de réserver une séance de soin non conventionnel sur la plateforme.
Face à ce constat, la présidente du Conseil national de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, Pascale Mathieu, a écrit à Doctolib le 25 janvier, comme indiqué par Le Parisien. La professionnelle de santé se dit alors "très préoccupée, parfois scandalisée par les pratiques mais aussi les allégations de nombreux charlatans qui pullulent" sur la plateforme.
Pour avoir leur place sur Doctolib, ces praticiens s'inscrivent en tant que psychologues, ostéopathes ou encore diététiciens, et disposent à ce titre d'un numéro officiel de professionnel de santé, expliquent nos confrères du Parisien.
La nécessité d'un cadre légal
Sur la plateforme, aucun critère objectif ne permet pourtant de distinguer ces pratiques non conventionnelles d'autres. C'est du moins ce qu'affirme Doctolib. Interrogé par Le Parisien, le site affirme ne pas pouvoir faire "seul" "le tri ni dire le droit". En effet, l'entreprise française craint qu'un praticien ne porte plainte ou ne dépose une réclamation si elle décidait de "censurer" certaines techniques.
Dans ce contexte, la plateforme appelle les autorités à "établir un cadre réglementaire clair, sur un sujet qui dépasse très largement le seul débat de la modération des contenus en ligne", notamment à l'occasion, dans les prochaines semaines, de l'examen au Parlement du projet de loi sur les dérives sectaires. Ainsi, une liste officielle de pratiques non conventionnelles permettrait au site "de modérer de façon légale et efficace", précise son directeur général, avance Jean-Urbain Hubau.
De son côté, Pascale Mathieu estime qu'en "tant que boite privée, Doctolib pourrait [toutefois] avoir une chartre de bonne conduite lui permettant de bannir certaines pratiques", avant de préciser que si la plateforme "laisse de telles dérives apparaître, c’est aussi en raison de l’absence de réaction des pouvoirs publics".
[avec Le Parisien]
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