« Réintégrons les soignants qui ont refusé le vaccin ! »
Voilà le mot d'ordre d'un certain nombre de politiques et autres opportunistes à l'heure actuelle pour grapiller les points dans les sondages.
Sauf que, en tant que soignant des urgences, je m'y oppose fermement. /1— N.Winter | Just A Word (@NightHaunter) March 24, 2022
"La question ici, ce n'est même plus le niveau de protection (maintes fois établi pour les formes graves), ou pour la réduction de transmission (qui n'est pas idéal mais qui réduit déjà un peu), non, la question, elle est sur la responsabilité et le devoir du soignant. Je n'ai pas envie de réintégrer des gens qui ont refusé le vaccin jusqu'au bout, malgré les preuves scientifiques, malgré le consensus de l'ensemble des sociétés scientifiques et malgré le retour en vie réel. En gros, malgré la science et l'exercice médical. Le soignant doit d'abord être capable de se conformer à l'état de la science, qui s'établit par la preuve et non par la croyance. Dès lors que le soignant préfère croire envers et contre tout que le vaccin est dangereux, il n'est plus apte à exercer un métier de preuves. Le soignant doit ensuite être capable de tout faire, de tout entreprendre pour protéger son patient ET ses collègues. Refuser un moyen de réduire la transmission, aussi peu idéal que cela soit, alors qu'il est en première ligne, c'est une faute grave. Ainsi, tous les soignants qui sont allés jusqu'à quitter leur job au lieu de se faire vacciner, ont renié leurs devoirs devant des croyances. Shaman Mais nous ne soignons pas avec des croyances, au doigt mouillé en croisant les doigts pour que ça marche. Sans science aux côté du soignants, la médecine n'existe plus et l'on revient au rebouteux, aux shaman et autres convaincus de leur fait incapable de savoir vraiment ce qu'ils font. Il ne suffit pas de croire en quelque chose pour soigner, il faut le prouver. Ainsi, le soignant qui refuse le vaccin affirme une position non scientifique, pire, il affirme une position où il ne souhaite pas mettre toutes les chances du côté des patients qu'ils soignent en faisant tout son possible pour le protéger. Et ici, nous ne parlons pas de n'importe qui, nous parlons de ceux qui soignent, de ceux qui sont au contact, de ceux qui se sont engagés et qui doivent être conscient qu'ils ont des devoirs envers le patient, envers le collègue et la profession.
Dès lors, le soignant qui refuse le vaccin jusqu'au bout, niant science et réalité, n'est plus un soignant. Je le dis haut et fort, si l'obligation vaccinale a permis de virer tous ceux qui ne se conformaient pas à la science, c'est une victoire. "Bon débarras" Si c'est pour voir revenir Jean-Jacques, médecin homéopathe qui soigne aux granules des angines, bon débarras. Si c'est pour voir revenir Jeanine, l'infirmière qui conseille de l'ostéopathie infantile et des colliers d'ambres aux familles, bon débarras. Je pense toujours à un certain médecin qui a quitté son poste de médecin généraliste et qui joue les victimes. Lui que j'ai connu, anti-vax (et je ne parle pas de ceux contre la CoVid), ultra-droite tendance catho, anti-IVG et j'en passe. Bah, mon neveu, bon débarras. Après, on peut faire du populisme. Comme les déserts médicaux occupent un peu plus les médias ces derniers temps, on peut dire qu'il faut réintégrer ces soignants parce que nous sommes en pénurie. Mais je suis contre. On ne réintègre pas un mauvais soignant. On n'apporte pas de mauvaise solution aux patients qui payent déjà des années d'inaction sur les moyens médicaux, sur le manque de la médecine de ville et le manque de médecins tout court. Imagine-t-on reprendre des flics qui ne respectent pas la loi pour colmater le vide ? Imagine-t-on reprendre des gens qui étaient censé soigner et qui ont sciemment refusé le meilleur moyen de prévention d'une malade grave ? C'est ça qu'on propose aux pauvres gens qui sont déjà à court de soignants sur le territoires ? Ils auront les restes ? Faute politique Il faudrait qu'un jour, nos politiques et gouvernants aient les tripes de dire la vérité quant aux déserts médicaux : nous ne sommes pas assez nombreux, obligation d'installation ou pas, numerus abrogé ou pas, et rien ne changera ça dans les prochaines années. Mais dire ça, ne serait-ce pas avoué que depuis des années et des années, les gouvernements successifs n'ont rien voulu entendre de la détresse de la médecine de ville et hospitalière ? Ne serait-ce pas avoué que les solutions miracles proposés ne sont que des mirages ? Réintégrer les soignant qui ont refusé le vaccin, c'est non seulement une faute éthique et médicale grave, mais c'est aussi une faute politique qui continue à faire croire qu'on peut résoudre la crise démographique médicale à coup de propositions magiques. Le problème, c'est que la magie n'a jamais rien résolu et que le principe même du magicien, c'est d'occuper votre attention ailleurs pour faire son tour de passe-passe. La magie, comme la croyance, n'ont pas leur place pour qui se veut soignant. En tant que soignant, je suis vacciné car je sais que ce vaccin diminue la transmissibilité du virus et réduit drastiquement la sévérité. (Je sais que plein de trolls anti-sciences qui refusent le vaccin vont venir dire le contraire, sachez que je vous bloque, ne vous fatiguez pas !) Et je précise, au cas où, que la totalité de mon service de pédiatrie, paramédicaux comme médecins, sont tous vaccinés sans exception."
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