A quelques jours de la présentation de la Stratégie de transformation du système de santé par le président de la République, la CSMF a réuni ses troupes à Hyères, dans la presqu'ile de Giens, pour plancher sur le concept de pertinence des soins. Sur place, la ministre de la Santé a vanté un contrat "gagnant-gagnant" pour la population, l'hospitalisation publique et le secteur libéral.
Comment discuter de la réforme en cours alors que les acteurs qui la connaissent sur le bout du doigt – la ministre de la Santé et le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel – s'interdisent d'en dévoiler la teneur, laissant évidemment la primeur des annonces à Emmanuel Macron, ainsi placé en première ligne ? Avec tous les risques politiques que cela comporte. Devant un auditoire attentif de 250 médecins libéraux, Agnès Buzyn s'est interdite de tout scoop, brossant le panorama d'un système de santé "l'un des meilleurs du monde", pourtant lesté de lourds handicaps : des inégalités notamment territoriales, "une souffrance collective", des "professionnels hospitaliers découragés" et des médecins "souffrant de la paperasse". Les causes de cette souffrance partagée ont été dénoncées : le cloisonnement d'un système construit après-guerre, séparant libéral et hospitalier ; un champ médico-social éloigné du champ sanitaire, un système qui n'est plus adapté aux pathologies chroniques, un virage numérique "mal pris" avec des outils "qu'on n'a pas réussi à mettre en œuvre". Le mal être des étudiants en médecine a également été relevé par la ministre, pointant "des cas de suicide" dans cette population et dévoilant son intention de réformer le numerus clausus, rapporte l'AFP. Le président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz, l'a dit avec force, la profession réclame une "vraie réforme, pas une réformette". Dès lors, le syndicat sera partant pour s'engager "sur une logique de contrat", accordant de nouvelles missions aux Comité professionnels territoriaux de santé (CPTS), où la profession sera regroupée, permettant un meilleur accès aux soins de la population dans les territoires et une meilleure coordination des professionnels entre eux. La constitution d'établissements de proximité, également ouverts aux médecins libéraux, selon le modèle imaginé par le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM), intéresse aussi au plus au point la CSMF. La centrale a d'ailleurs rappelé son attachement au paiement à l'acte, mais aussi son ouverture à toute nouvelle forme de rémunération – forfait, intéressement à la pertinence – forte revendication des cadres confédérés qui veulent y trouver un intérêt à agir dans la recherche du juste soin - rémunération de missions de service public notamment – autant d'évolutions permettant de mieux adapter cette rémunération au suivi du patient. Et c'est avec une grande satisfaction que la centrale syndicale a entendu le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, confirmer qu'en effet, la fonction d'assistant médical serait officialisée par la réforme. Une fonction d'aide au soignant, partiellement financée par les caisses, probablement pour 3 médecins au moins, exerçant dans un même lieu. Revendication de longue date du syndicat, cette assistance médico-administrative déchargerait le praticien de certaines tâches répétitives et chronophages (questionnaire au patient, préparation à la consultation des nourrissons ou des personnes âgées, fiche signalétique, renouvellement d'ordonnance, prise de tension, etc…). En contrepartie, les caisses en attendent un accroissement de l'activité du praticien, notamment auprès des patients qui n'ont pas de médecin traitant. Et un raccourcissement des délais de prise de rendez-vous pour les médecins spécialistes. 500 postes seraient budgétés pour 2019. Nicolas Revel, le directeur général de la CNAM a également informé du report, au 1er novembre au lieu du 15 octobre, du lancement officiel du DMP France entière. Ceci pour permettre aux pharmaciens, nouveaux partenaires habilités à ouvrir un DMP pour les patients, d'être pleinement opérationnels.
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