C'est dans un contexte politique résolument différent, que le Syndicat des médecins libéraux (SML), va tenir son congrès à Paris, vendredi 15 septembre*. Depuis la présidentielle, la nouvelle ministre de la Santé a vite fait savoir qu'elle souhaitait l'apaisement et le retour du dialogue avec la médecine libérale. Le SML n'en attendait pas moins et se tient prêt, avec un programme de renouveau, destiné à "reconquérir le libéral".
"Le changement de gouvernement a changé la donne. Désormais, nous sommes appelés en direct par les conseillers de la ministre de la Santé", s'est félicité ce matin le Dr Philippe Vermerch, le président du Syndicat des médecins libéraux. Un contexte si différent que le président va interroger prochainement son assemblée générale, pour "réévaluer notre position vis-à-vis de la convention médicale" que le SML n'a pas signée. Une première épreuve de vérité étant constituée par la rédaction du projet de loi de financement de la sécurité sociale, en cours d'écriture, où le Dr Vermerch espère retrouver plusieurs de ses propositions. A commencer par l'une des plus importante d'entre elle, aux yeux du syndicat l'augmentation significative du "forfait structure", qui permettrait de "redonner du temps médical" aux praticiens, par le biais de l'embauche de secrétaires ou d'assistants médicaux. "Une bonne somme serait autour de 10 000 euros", soit plus du double que ce que propose actuellement, en deux temps, la convention médicale, estime-t-il. Fruit de plusieurs mois de rencontres et consultations avec les futurs confrère ou l'hospitalisation publique et privée, le programme du SML entreprend de changer l'orientation de la politique de santé, étatisée progressivement depuis dix ans, "alors que la médecine libérale a prouvé son efficience et son efficacité", a résumé le Dr Vermerch. C'est donc un grand coup de vent libéral que le syndicat aimerait voir souffler sur le système, un gros dépoussiérage qui permettrait l'innovation, la coopération avancée avec les paramédicaux, des perspectives de moyen et de long terme par le biais d'un Ondam pluriannuel, qui inclurait la prévention. "Il faudrait permettre aux libéraux de bénéficier de perspectives à moyen terme, un meilleur chaînage ville hôpital, avec un rétablissement du service public pour l'hospitalisation privée", a détaillé le président, n'oubliant pas sa revendication de "sanctuarisation de la convention", qui, une fois signée par "50% des voix des syndicats de médecins libéraux et non seulement 30%", ne pourrait plus être contournée par un article de loi, sur le modèle de l'article 99 de la loi de financement de la sécurité sociale 2017, qui permet à l'assurance maladie d'agir unilatéralement sur les tarifs de l'imagerie. Pour "susciter les vocations libérales" qui font défaut, le SML envisage plusieurs leviers d'action : ouvrir l'université aux docteurs en médecine libéraux, promouvoir l'exercice libéral auprès des étudiants du premier cycle, accompagner les étudiants durant leurs formations, améliorer la couverture sociale et notamment maternité, sécuriser l'installation en mettant en place notamment, un statut de médecin successeur et compenser le déficit de certaines zones, par des dispositifs attractifs. Soit : exonération durable de charges, coordination, aides à l'installations, crédit d'impôt sur le revenu sur ces zones, raccordement de ces zones au haut et très haut débit, clef d'accès à la télémédecine. Tout un programme, en effet. Pour les médecins installés, le SML imagine aussi d'améliorer le dispositif emploi-retraite et de créer un statut du médecin retraité remplaçant. *Hôtel Pulllman Paris Centre Bercy, 1 rue de Libourne 75012 Paris.
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