Un milliard pour l’hôpital public: le privé et les libéraux dénoncent un "traitement inégalitaire"
Ce jeudi 31 août, voulant aboutir à un “choc d’attractivité” de l’hôpital public, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé débloquer 1,1 milliard d’euros pour revaloriser le salaire des soignants. Cette somme comprend notamment une revalorisation de 50% de la rémunération des gardes pour les médecins du secteur privé et public, ainsi que 25% d’augmentation du salaire des infirmières et des aides-soignantes. Dès le lendemain, les hôpitaux privés ont dénoncé un “traitement inégalitaire” et regretté que le personnel paramédical soit “exclu” de ces revalorisations. Dans un communiqué, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) demande à ce que l’on reconnaisse “l’ensemble des professionnels, au-delà de leur statut”. “Il est incompréhensible que les soignants des cliniques et hôpitaux privés ne soient pas concernés par ces mesures ! Ils exercent pourtant les mêmes missions au service des mêmes patients que leurs collègues de l’hôpital public et, contrairement aux idées reçues, ils sont déjà moins bien rémunérés aujourd’hui”, dénonce Lamine Gharbi, président de la FHP. Il demande avant tout une “harmonisation des conditions salariales de l’ensemble des soignants [...] pour renforcer et non affaiblir l’équité entre les acteurs : c’est une question de cohérence politique et de survie de notre système de santé”.
Communiqué de Presse | Inégalité de traitement entre les soignants du public et du privé : la plus mauvaise réponse aux besoins des Français
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#santé #hopitauxprivés #cliniques #engagement pic.twitter.com/tVt60U58vE— Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP) (@La_FHP) September 1, 2023
“Une discrimination des soignants par le Gouvernement” De son côté, le syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML-S) rappelle que “les missions sont les mêmes” entre soignants du secteur privé et du secteur public. Il pose la question d’une éventuelle “discrimination des soignants par le Gouvernement”. Il rappelle par ailleurs que cette discrimination a déjà été ressentie notamment lors des “places pour le mondial de rugby réservées [uniquement] au soignants de l’hôpital public”. “Les conditions de travail, en particulier pour les personnels non médicaux (...), sont souvent plus difficiles dans le secteur privé lucratif qu’à l’hôpital public (moins de possibilités de fermetures de services, plus de mode dégradé…)”, ajoute le président du syndicat, Dr Jérôme Marty, qui rappelle que “le secteur hospitalier privé est indispensable au bon fonctionnement de notre système sanitaire”. Si la situation ne se débloque pas, l’UFML-S, qui se mobilisera le 13 octobre prochain contre l’adoption de la proposition de loi Valletoux, menace “d’ajouter à ce mouvement, la fermeture totale du secteur hospitalier privé lucratif”.
Le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) salue quant à lui une revalorisation “enfin calculée avec un pourcentage du salaire”, qui prend en compte à la fois “l’ancienneté et l’expérience”. Mais son porte-parole, Thierry Amouroux, estime que cela reste trop “faible”. “Avec un salaire moyen à 16,50 euros de l'heure, ça fait 4,12 euros de revalorisation par heure de nuit, à comparer avec le forfait actuel de 2 euros", regrette-t-il. ”Globalement, on reste exploités, avec des salaires indignes", reconnaît-il encore. Quant à la différence entre secteur public et privé, il espère que ce dernier “finira par s’aligner”. Enfin, la Fédération hospitalière de France (FHF) qui avait demandé une rallonge de trois milliards d’euros félicite ce “signe fort adressé aux soignants qui permet à l’hôpital public d’assurer sa mission au service de tous”, écrit-elle dans un communiqué. Elle indique également rester “vigilante au fait que l’ensemble de ces mesures soient intégralement financées”.
Les mesures annoncées par @Elisabeth_Borne, @aur_rousseau et @agnesfirmin sur la meilleure valorisation du travail de nuit et la pénibilité étaient demandées de longue date par la FHF. Nous saluons vivement ces mesures, qui sont un signe fort pour les soignants de… pic.twitter.com/Si6o07BHbW
— FHF (@laFHF) August 31, 2023
Matignon a fait savoir que des “discussions” devaient encore avoir lieu avec le secteur privé à cause notamment des “règles de convention collective”. [Avec AFP]
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