Une nouvelle technique interventionnelle mini-invasive sous contrôle échographique, ne nécessitant qu’une incision de 3 à 5 mm, semble prometteuse pour le traitement du syndrome du canal carpien.
A l’occasion du premier congrès d’écho-chirurgie qui s’est tenu à Paris le 20 janvier, ont été présentés les premiers résultats d’une nouvelle méthode d’intervention chirurgicale qui pourrait bien bouleverser le traitement du syndrome du canal carpien, qui reste somme toute assez invasif et lourd. Les douleurs et paresthésies liées au syndrome du canal carpien résultent de la compression ou de l’irritation du nerf médian par le ligament annulaire antérieur du carpe. L’incidence moyenne de ce syndrome est actuellement estimée autour de 3/1000 (1 à 2/1000 chez les hommes, 4 à 5/1000 chez les femmes), en forte hausse depuis les années 90. Il est particulièrement fréquent chez les patients diabétiques (14%), et encore plus chez ceux présentant une polyneuropathie (30%). En outre, en 2006, le syndrome du canal carpien constituait 37 % des maladies professionnelles indemnisables au titre du tableau 57. Le traitement chirurgical est recommandé en deuxième intention après échec des thérapies conservatrices (médicaments et des infiltrations). Plus de 130 000 interventions pour ce syndrome ont lieu chaque année. La nouvelle méthode consiste toujours à sectionner le ligament annulaire du carpe. Mais elle fait appel à l’échographie. "J’avais lu qu’un chirurgien japonais s’était servi de l’échographie pour faire un repérage anatomique de la zone avant d’opérer, raconte le Dr Petrover dans les colonnes du Figaro. Compte tenu de mon habitude de réaliser les infiltrations sous échographie, je me suis dit : pourquoi ne pas traiter définitivement le canal carpien sous le contrôle de l’échographie ?" Avec le chirurgien José Manuel Rojo-Manaute (Dubaï), et le Dr Bertrand Lecoq, rhumatologue interventionnel à Caen, ils ont testé des techniques mini-invasives sous échographie. Plus précisément, l’utilisation de l’échographie au cours de l’intervention permet de ne réaliser qu’une incision minime, limitant le temps d’hospitalisation, les conséquences esthétiques, les douleurs et le risque d’algodystrophie. "Avec l’intervention sous échographie, l’incision réalisée sous anesthésie locale ne fait que 3 à 5 mm, soit dix à trente fois moins large que les techniques classiques ! Pas de suture, on met juste un pansement après, et 4 jours plus tard on ne voit plus rien, explique le Dr Petrover. Le geste ne dure que 5 minutes et les patients repartent chez eux deux heures après. Ils reprennent leurs activités une semaine plus tard".
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