Le bras de fer a été long et les discussions souvent houleuses. Car après un an et demi d’une longue négociation, l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux– 5 sur 6 du moins – ont signé, le 4 juin dernier, la nouvelle convention médicale.
Une convention qui engage, jusqu’au début de 2029 et à hauteur de 1,6 milliard d’euros, les différents partis : les uns pour l’amélioration de l’accès aux soins au niveau territorial, notamment dans les déserts médicaux, et pour la qualité et l’efficience des prescriptions ; les autres pour l’augmentation de la rémunération. « Habemus… convention médicale », se réjouissait Marguerite Cazeneuve le soir même sur le réseau social X.
Accord signé, professionnels libérés, délivrés ? Que nenni ! Cette signature s’apparente davantage à un vote de raison et de responsabilité pour ces leaders syndicaux, conscients que ces mesures permettent (enfin) de corriger les effets de l’inflation sans pour autant provoquer le « choc d’attractivité » tant espéré.
Certes, la nouvelle convention fait bouger quelques lignes – financières, organisationnelles, statutaires – et donne « une bouffée d’oxygène » pour « éviter des fermetures de cabinet »… mais il reste encore beaucoup à faire pour assurer l’attractivité du métier et améliorer l’accès aux soins.
« Voilà. Je vais gagner plus d’argent. J’aurai toujours trop de patients, pas assez de soignants pour leur prise en charge, un hôpital qui s’effondre, des patients dont l’état de santé se dégrade du fait de la dégradation de leurs conditions de vie. Quelle révolution dans ma vie », lançait, acerbe, Docteur Zoé sur X.
Oui, le « compromis » est loin d’être parfait, mais les syndicats ne pouvaient se permettre de refuser cet accord, d’autant qu’en matière de démographie, les futures années s’annoncent très difficiles. Comme tout compromis, ce texte est perfectible. Mais il permet de valoriser, à court terme et à juste titre, le rôle du médecin traitant, de soutenir davantage l’embauche d’assistants médicaux et de proposer (enfin) une rémunération équitable entre professionnels. On dira que c’est une petite victoire en ces temps de disette.
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