"Le sujet de préoccupation principal des Français, dans le cadre de la prochaine élection présidentielle, est la santé, nous disait la semaine passée François Dabi, directeur général de l’Ifop. Nul ne saurait être surpris par cet intérêt porté à la santé, en particulier à l’accès aux soins, tant ce dernier est rendu difficile à nombre de citoyens, caractérisant ces «déserts médicaux» qui, contrairement à une idée reçue, ne sont nullement l’apanage des territoires ruraux.
La surprise vient plutôt des réponses apportées par la plupart des candidats, disons-le franchement, assez peu élaborées. Car la plupart misent sur la formation d’un plus grand nombre de médecins, sans évoquer l’inertie d’une telle mesure, tant les études médicales sont longues. S’ils regardaient davantage du côté de la dynamique de l’exercice coordonné en soins primaires, en particulier dans des structures comme les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), ils verraient que la réponse, immédiate de surcroît, se situe là pour au moins deux raisons. La première est que ce mode d’exercice répond aux attentes des plus jeunes, lesquels rejettent l’exercice isolé. Or l’attractivité de la profession est la condition première pour relever le défi d’un accès facile à l’offre de soins. La seconde est que cet exercice coordonné pluriprofessionnel permet d’organiser autrement la prise en charge des patients, notamment chroniques. Au lendemain des journées annuelles d’AVECSanté, Concours pluripro, le magazine de l’exercice coordonné, nous apprend que désormais, ce sont 2018 MSP qui sont en activité*, soit un quasi-doublement en un quinquennat, avec environ 30000 professionnels de santé qui y exercent, soit 20% de médecins généralistes. En facilitant une organisation optimisée, dégageant ainsi du temps médical, la file active des médecins généralistes qui y exercent se trouve amplement augmentée. CQFD!" *Au 31 décembre dernier
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