Internat : les fresques controversées ont presque toutes été effacées des salles de garde de l'AP-HP
Le retrait de l'ensemble des fresques à caractère pornographique et sexiste des salles de garde a été ordonné début 2023 par le Gouvernement. Depuis, les hôpitaux s'organisent pour les effacer ou remplacer. Au sein de l'AP-HP, 11 des 18 établissements concernés ont déjà retiré leurs fresques.
Début 2023, la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) ordonnait via une instruction aux centres hospitaliers de retirer les fresques à caractère pornographique et sexiste des salles de gardes des internats. Cette décision s'inscrivait dans une politique de "tolérance zéro" et "d'engagement total" vis-à-vis des cas de maltraitance, de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles (VSS) à l'encontre d'étudiants en santé.
Près de deux ans après, la suppression de ces fresques est encore en cours dans les hôpitaux français. Selon un décompte de l'AFP, récemment relayé par Le Point, 25 à 30 salles de garde en Ile-de-France et quelques sites en région étaient concernés par ces retraits.
Au sein de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), 18 établissements sur 38 étaient concernés. Des concertations y ont été menées "avec les personnes concernées, notamment les internes mais plus généralement les communautés médicales utilisant les salles de garde, pour organiser le retrait des fresques à caractère pornographique et sexiste", indique à Egora l'AP-HP. Ces discussions ont abouti à des retraits dans 11 des hôpitaux concernés, 6 sites sont dans un processus de suppression et une concertation est toujours en cours.
L'AP-HP prévoit un retrait de l'ensemble de ces fresques d'ici la fin du premier semestre 2025, nous précise-t-on.
Une "fracture générationnelle"
"Ce qui est intéressant" concernant ce sujet des fresques, "c'est cette fracture générationnelle", a avancé Laetitia Buffet, directrice générale adjointe de l'AP-HP, le 3 décembre dernier, à l'occasion d'un colloque organisé par l'association Donner des ELLES à la santé sur "l'égalité à l'hôpital". "Là où les internes n'ont pas de difficulté à porter le sujet [...], les seuls pour lesquels ça a été compliqué, ce sont les médecins seniors qui ne mettaient plus les pieds en salle de garde", a-t-elle ajouté.
Pour ne pas froisser l'ensemble des soignants, certaines fresques n'ont pas simplement été effacées, mais remplacées par d'autres œuvres, relève Le Point. C'est le cas, par exemple, de l'hôpital Beaujon à Clichy où un dessinateur – également urgentiste – a recouvert une ancienne fresque par une nouvelle, très artistique et sans connotation sexuelle. A l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne (GHU de Paris), une autre artiste a remplacé l'ancienne fresque par une nouvelle colorée et à caractère plus "humoristique, voire irrévérencieux".
[avec Le Point]
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