En sept ans, le nombre de zones d’intervention prioritaire en santé en Île-de-France a été multiplié par neuf. Ces espaces occupent 62% de la région - devenue premier désert médical du pays -, selon l’URPS régionale, et concernent en tout sept millions d’habitants. L’URPS Île-de-France relève aussi qu’à l’heure actuelle, les listes de garde de permanence de soins ne sont pas pleinement pourvues, que beaucoup de médecins en ville partent à la retraite sans successeur et que des centres d’urgence libérale ferment, faute de praticiens. Or, “l’évolution du nombre des internes ne suit pas celle de la courbe démographique de la population de plus 65 ans qui va s’élever à 50% d’ici 18 ans”, regrettent-ils, se basant sur des données de l’Insee. Conscient de la pénurie de praticiens en France, le Gouvernement a demandé aux ARS d’augmenter le plafond d’internes en stage à 3% des effectifs au niveau national, “soit 45 internes supplémentaires pour renforcer les 1.500 actuels par promotion pour l’Île-de-France”. “De l’avis de tous, ce niveau est totalement déconnecté du besoin réel”, proteste néanmoins l’URPS. Alors que le comité régional d’Île-de-France, chargé de faire des propositions concernant le nombre de postes d’internes à ouvrir dans la région à partir du mois de novembre 2022, se réunissait le 20 avril dernier, l’URPS appelle vivement à supprimer les quotas imposés par le Gouvernement, qu’elle considère “inadaptés” depuis “dix ans”.
Face à leur demande, l’ARS a proposé une augmentation de 10%, soit 150 postes d’internes à partir de novembre 2022. Mais l’URPS, elle, estime qu’il faut au moins doubler le nombre d’internes franciliens sur les trois prochaines années. “L’URPS médecins Île-de-France propose d’élargir les capacités de formation des internes en offrant la possibilité de les former également dans les cabinets libéraux, dans le respect des programmes pédagogiques comme le prévoient les maquettes universitaires”, assure-t-elle dans un communiqué. Elle est soutenue dans sa démarche par le conseil de l’Ordre régional, les syndicats d’internes et les URPS infirmiers, pharmaciens, kinés et orthophonistes notamment. “Face à ce constat partagé, l’ARS prône une approche en demi-teinte ne souhaitant pas afficher le réel besoin francilien pour se rapprocher du quota imposé par son ministère de tutelle”, affirme-t-elle encore. “L’URPS médecins Île-de-France refuse d’être associée à la proposition de l’ARS sur le calcul du nombre de postes d’internes à ouvrir, estimant que cette demande représente 10% des besoins territoriaux réels”, conclut l’URPS dans son communiqué.
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