Maroc : les étudiants en médecine boycottent leurs examens pour s'opposer au Gouvernement
Mobilisés depuis des mois contre une réforme de leurs études, les futures blouses blanches marocaines ont décidé de boycotter leurs examens de fin d'année. 94% d'entre eux ne se sont pas présentés à leurs épreuves de second semestre. Seule solution, selon ces derniers, pour montrer leur mécontentement après l'annonce de nouvelles mesures par le Gouvernement.
Le torchon continue de brûler entre le Gouvernement et les carabins marocains. Selon la commission nationale des étudiants en médecine, en dentaire et en pharmacie (CNEM) du royaume, 94% de ces apprentis médecins ont boycotté leurs examens de second semestre, prévus à partir du mercredi 26 mai. Cette session est la quatrième programmée cette année. Toutes celles organisées jusqu'alors ont été boycottées par les étudiants, rappelle la CNEM.
Depuis de nombreux mois, ces carabins s'opposent, entre autres, à une réforme de leurs études qui réduirait sa durée de sept à six ans. Face au silence du ministère, les futures blouses blanches ont lancé de nombreuses mobilisations. Ils avaient notamment appelé au boycott de toutes les activités pédagogiques, dont les cours théoriques, les formations cliniques et les examens, rappelle le média marocain H24Info.
Des réunions ont pourtant été tenues entre les étudiants et le Gouvernement. Mardi 25 juin, le porte-parole de l'exécutif a ainsi présenté une série d'engagements afin d'apaiser les tensions. Il confirmait la refonte des études de santé à partir de septembre, et proposait notamment une hausse des indemnités pour les étudiants lors de leurs stages hospitaliers obligatoires ainsi que du nombre de thèses pouvant être supervisées simultanément par chaque enseignant-chercheur.
"Le pays a besoin de vous"
Des mesures insuffisantes pour les carabins. 94% des étudiants ne se sont pas présentés aux preuves mercredi 26 juin, "mettant en évidence le scénario d’une année blanche dans les facultés", note le quotidien marocain L'Opinion.
Ce boycott "fait suite aux résultats des assemblées générales et du vote national qui a atteint plus de 90% de soutien à la volonté étudiante de poursuivre [cette action], en réponse aux décisions arbitraires non annulées et aux tentatives continues de chantage", explique, de son côté, la CNEM. Les étudiants regrettent notamment que le Gouvernement soit revenu sur certaines proposition, dont celle de mettre en place une septième année facultative – plus proche de l'ancien système de formation, dont la durée obligatoire est de sept ans.
Des demandes auxquelles s'oppose le Gouvernement qui, à l'inverse, appelle à la "responsabilité citoyenne des étudiants en médecine". "Le pays a besoin de vous et si vous êtes, aujourd’hui, des étudiants en médecine, vous serez demain nos médecins et les médecins de nos enfants. En fait, quand on est médecin, on se met au service de son pays, de votre société", a ainsi lancé mercredi 26 juin le chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch.
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