Ils se rangent à l'avis de la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine. Dans un communiqué, diffusé vendredi 1er mars, les conférences nationales des présidents de CME* des CHU et des CH assurent partager l'analyse de la Conférence des doyens sur les "préconisations du rapport de juin de la mission '4e année du DES de médecine générale". Ces dernières "insistent sur les conséquences délétères de la diminution de six à trois mois de la durée de formation en stage en pédiatrie, de la rémunération à l'acte des docteurs juniors et de l'orientation préférentielle vers le secteur libéral", écrivent-elles.
La mission sur la 4ème année de l'internat de médecine générale préconisait une réduction du temps de formation à la pédiatrie et une rémunération des internes sur les actes en libéral.
Les conférences des PCME de CH et CHU alertent sur les dangers de ces mesures.@ConfPCMECH pic.twitter.com/G8omTKfKJp— Rémi Salomon (@RemiSalomon) March 1, 2024
Dans la lignée des doyens, les présidents de CME des CHU et des CH estiment que les nouvelles "orientations" du DES de médecins générale "sont triplement dangereuses : pour la santé des enfants, pour la formation des jeunes médecins et pour l'hôpital public".
Rappelant notamment que la pédiatrie française est "largement sinistrée" en France, et que les médecins généralistes effectuent "plus de 85 % des consultations de ville des enfants de moins de 16 ans", les présidents de CME considèrent "indispensable de développer la formation des généralistes à la pédiatrie et d'augmenter le nombre d'internes formés en pédiatrie, ainsi que le nombre de terrains de stage (en CHU, CH et en ambulatoire)".
"La diminution du temps de formation de six à trois mois des internes de médecine générale consacré à la pédiatrie va [donc] à l'encontre de cet objectif", insistent-ils, dans leur communiqué.
En outre, la rémunération à l'acte des étudiants en médecine, largement soutenue par les syndicats d'internes et rejetée par la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine, doit "également être condamnée", soutiennent les présidents des CME des CHU et des CH. "Comme l'a écrit [la Conférence des doyens], elle constitue 'une brèche éthique sans précédent' dans la formation des médecins", rappellent-ils. "Un paiement à l'acte des internes, qui pourrait aller jusqu'à 30 consultations par jour ne peut qu'interroger sur la qualité des soins et de la formation ainsi dispensés".
Alors que les textes officiels sur la rémunération et le statut de "Docteur junior ambulatoire" se font encore attendre, "introduire une différence de rémunération entre les étudiants en médecine [pourrait] aussi fausser les choix professionnels", ajoutent les conférences des présidents de CME. "Ce serait également introduire une rupture d'égalité avec les internes et les maitres de stage des autres spécialités, qui ne manqueront pas de revendiquer la même mesure, avec pour résultat rapide une fuite massive des internes de spécialité pour l'hôpital public vers le secteur libéral".
Face à ce constat, les conférences nationales des présidents de CME des CHU et des CH "souhaitent que les options retenues par le rapport '4e année du DES de médecine générale' soient retravaillée et elles souhaitent y être associées". Elles s'opposent aussi "fermement à la confusion entre objectifs pédagogiques et intérêts pécuniers que constituerait une rémunération à l'acte des étudiants hospitaliers, de même que la rétrocession aux maîtres de stage". Enfin, ils appellent à "organiser […] les 'assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant".
*Commission médicale d'établissement.
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